L'histoire :
La nuit tombée, Joe Fitzgerald se rend au bar le Lenny's et s'assied au fond de la salle, sur une banquette. Peu après, une jeune femme débarque. Elle est venue pour lui, pour l'engager. Cet ancien homme de main est réputé pour accepter toute tâche tant qu'on lui amène la somme demandée : 10.000 dollars. Debbie est un peu désarçonnée par Joe ; celui-ci a un humour grinçant et ne cesse de la taquiner. Elle lui demande de retrouver sa sœur, Sarah. Cette dernière a rejoint il y a quelques mois un groupe appelé Volonté Divine et, depuis peu, n'a plus donné signe de vie. La seule chose qu'elle a laissé derrière elle est le portrait d'un homme. En le voyant, Joe s'agite, comment cet individu pourrait-il être encore en vie alors qu'il lui a tiré une balle en pleine tête il y a 2 ans ? Ce type est un démon. Il a tué Joe par le passé ainsi que Laura, sa bien-aimée. Un ange proposa à Joe de le ramener à la vie pour se venger du démon mais, depuis, Joe est prisonnier sur Terre, attendant désespérément de retrouver dans la mort celle qu'il aime tant.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec des succès populaires et critiques comme Midnight Nation, Rising Stars, Thor ou Superman Terre-Un, Joseph Michael Straczynski s'est fait une place dans le cœur des amoureux de comics. Après plusieurs années à écrire pour les gros éditeurs, l'auteur a souhaité s'offrir une petite récréation au sein de son propre label, Joe's Comics, et lancer deux projets : Sidekick (à paraître en France début 2015) et Ten Grand. Pour ce dernier, le scénariste s'est associé à l'artiste australien Ben Templesmith, connu entre autres pour ses prestations sur 30 jours de nuit et Fell. Cette alliance détonnante a de quoi surprendre sur le papier mais une fois la lecture entamée, le lecteur est vite emmené dans un univers sombre et oppressant. Dès les premières pages, on pense immédiatement à John Constantine, le héros de la série Hellblazer, puis petit à petit à Midnight Nation, une autre création de Straczynski. Les comparaisons sont flatteuses mais l'auteur ne s'arrête pas là et par le biais d'une narration insistant sur la voix-off, rend l'immersion plus grande encore. Joe souhaite par dessus tout se venger et retrouver Laura mais tout est fait pour que cela soit plus difficile à mesure qu'il progresse dans sa quête. Ben Templesmith insuffle une atmosphère glauque à l'ensemble, presque démoniaque. Son trait simple et rugueux et sa colorisation hallucinée donnent à Ten grand une identité propre et différente de ses sources d'inspiration. Le dessinateur australien passe la main en fin d'album (et à un moment clé et propice au relais) à CP Smith qui dans une veine graphique totalement différente parvient à apporter un semblant de lumière dans les ténèbres présentes jusqu'ici dans les pages de Ten Grand. Obscure, tortueuse et captivante, voici une mise en bouche aussi éprouvante qu'indispensable pour les amateurs de récits fantastiques teintés d'horreur.
