L'histoire :
David Kohl n'est pas un type banal et ce soir, il a bien l'intention de marquer les esprits. Cheveux coupés ras, lunettes de poète existentialiste, vêtements noirs et un T-shirt orné d'un logo argenté Superman, sa tenue est là pour faire de lui un homme, un être avec un sexe en guise de cerveau. Il se rend au Ladyfest de Bristol pour assister à un concert dont la majeure partie du public se compose de femmes. David est phonomancien, un sorcier de la musique, et doit y voir Lady Vox, une magicienne elle-aussi. En parallèle, il espère bien se trouver un plan sexe. Alors qu'il s'embête royalement, David se rend au bar. Il voit une belle femme rousse qu'il finit par draguer. Alors que tous les deux observent une chanteuse terminer son set, David se rend compte qu'il s'agit de la Déesse. Il fonce alors aux toilettes et essaie de s'enfuir en passant par la fenêtre. La chanteuse l'attrape et le frappe. Cette dernière le martyrise un peu puis lui donne une mission. David doit retrouver Britannia, une des facettes de la Déesse et qui a disparu depuis dix ans...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà apprécié pour leur prestation sur Young Avengers et pour la série The Wicked + The Divine, le trio Gillen-McKelvie-Wilson avait déjà collaboré auparavant sur Phonogram. Glénat Comics lance à présent cette série débutée en 2006 chez Image Comics. L'histoire est assez atypique puisqu'elle suit les péripéties de David Kohl, un sorcier du son, qui doit retrouver Britannia, l'une des facettes de la Déesse qui est sensée être morte il y a une décennie. Le récit est assez étrange et contrairement à The Wicked + The Divine a du mal à trouver le juste équilibre au niveau narratif. L'immersion dans l'univers de Phonogram n'est pas franchement très aisé. On comprend mal les enjeux des phonomanciens et leur impact réel, les non mélomanes avertis auront du mal à comprendre les nombreuses références à la scène musicale. Par exemple, la couverture de Phonogram est une relecture de l'album "This is hardcore" du groupe Pulp. L'écriture de Kieron Gillen est un brin confuse et se révèle souvent très proche de celle qu'il emploiera plus tard sur The Wicked + The Divine, mais dans une version brouillonne. Côté dessin, Jamie McKelvie présente un trait agréable mais pas aussi poussé et détaillé que sur ces dernières prestations. Sorti à l'origine en noir et blanc, ce premier album est aujourd'hui colorisé par Matt Wilson, avec l'efficacité qu'on lui connaît. Irrégulier et pas aussi fini que les autres titres du trio, Phonogram demande aux lecteurs une assiduité pas forcément récompensée. Pour les mélomanes les plus cultivés ou les fans de récits étranges.