L'histoire :
En cinq endroits du monde, ont eu lieu autant d'enlèvements. Des cibles scrupuleusement choisies pour leurs qualités individuelles. Cinq individus remarquables, kidnappés et réduits à l'état de rats de laboratoires, manipulés par un fou misanthrope, mégalomane et bien trop enclin à la logorrhée. Prisonniers dans de larges caissons de verre situés dans une base secrète et souterraine, au cœur de Paris, il écoutent sans avoir le choix les discours délirants de ce sadique paranoïaque. Il compte utiliser leurs talents et leurs aptitudes pour servir d'obscurs dessins. Une fois une technologie installée lui permettant de leur infliger les pires douleurs, ils n'ont pas d'autre choix que d'obéir à ses ordres et continuer à garder l'espoir qu'il se libèreront de son implacable joug. Mais en attendant, les voici au beau milieu de l’Exposition Universelle, quand une énorme déflagration ravage la foule et crée une panique monstre ! C'est alors que la maréchaussée débarque et les considère comme une menace terroriste. Encerclés, les Parias sont devenus les ennemis publics n°1. Ils n'ont d'autre choix que d'essayer de traverser les flammes pour échapper à la Police...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le premier volume constituait une introduction agréable et posait le contexte de la série, cette suite (pour 4 volumes prévus) crée véritablement la surprise en changeant de rythme. Tony Emeriau prend en effet un malin plaisir à véritablement séquencer les évènements, propulsant le lecteur dans des dimensions narratives authentiquement insoupçonnables ! Ce qu'on veut dire, c'est que les chapitres défilent à toute vitesse et ils sont systématiquement précédés d'un bref résumé. Ceux-ci n'exposent non pas de ce qu'il s'est passé, à l'instar des comics classiques de super-héros, mais ce qui nous attend, juste après, dans les pages qui suivent cette prose aussi plaisante que volontairement désuète. Rappelez-vous, nous sommes ici en 1896. Et si par extraordinaire vous perdiez le fil de l'histoire, esbaudis par la lecture réjouissante à l’œil, vous trouverez en fin de bouquin, dans la rubrique Les Bon Us, une frise chronologique du meilleur goût, accompagnée de croquis préparatoires et de nombreux crayonnés. Parias, c'est non seulement un récit, un ton, qui se démarquent par la narration, mais c'est aussi le cas du graphisme. Boris Beuzelin, avec les participations exceptionnelles d'Oliivier Supiot, Bones et Dominique Hennebaut, qui donnent une patte « retro modern ». Ajoutez à mi-parcours quatre pages du fac-similé de l'Ostensible Rapporteur du Renouveau (des nouvelles fracassantes pour 5 centimes) et le régal sera complet. Ne soyez pas hors caste, à l'instar de ces Parias et suivez-donc la série !