L'histoire :
Samuel Chung vit avec sa soeur Hannah dans un petit appartement qu'il paie avec un salaire de misère. Tous les deux sont en situations irrégulières aux USA. La nuit, le jeune homme enfile un costume qu'il a lui-même confectionné et qui lui permet d'être invisible s'il le souhaite. Depuis des nuits, il n'a jamais croisé la route d'un super-héros jusqu'à ce soir où il voit Daredevil à l'oeuvre. L'Homme sans peur corrige des voyous. Une autre nuit, un type est jeté d'un pont, le Diable de Hell's Kitchen saute à sa suite et le ramène à la surface. La bande qui a fait cela obéit aux ordres d'un certain Dix-Doigts et va voir Daredevil remonter pour les corriger. Nombreux, il peine à les vaincre mais grâce à l'aide de Blindspot, surnom choisi par Samuel, le combat est remporté. Apparu dernièrement, Dix-Doigts réunit autour de lui les plus faibles et se comporte en véritable leader de secte. Matt Murdock s'est penché depuis un moment sur lui, non pas en tant qu'avocat mais à présent en tant que procureur. Cela tombe bien car l'homme que Daredevil a sauvé de la noyade pourrait bien témoigner à la barre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au lendemain du crossover Secret Wars qui venait achever l'ère Marvel Now, la Maison aux idées a lancé All-New All-Different Marvel et a redistribué les cartes. Après une ère magistrale sous la plume de Mark Waid, Daredevil a été confié au prolifique Charles Soule. Cet auteur new yorkais n'a de cesse de monter en puissance depuis quelques années et a déjà fait ses preuves à plusieurs reprises sur un titre personnel comme Letter 44 ou bien sur des marques fortes comme Star Wars. Lorsque l'on sait que Charles Soule est aussi avocat dans la vie, sa destinée semblait le mener à Daredevil. Son récit débute quelques mois après les événements de Secret Wars. Matt Murdock n'est plus avocat mais procureur et pour son premier dossier, il doit faire condamner un criminel surnommé Dix-Doigts, un homme qui a fondé une église étrange où il réunit des marginaux. En parallèle de cela, Daredevil va aussi se voir accompagner par un apprenti qui choisira pour nom de héros : Blindspot. La combinaison de ces deux trames narratives fonctionnent bien. L'histoire se met progressivement en place et va notamment nous offrir des scènes de baston nerveuses, l'apparition de Steve Rogers mais aussi d'ennemis mythiques de Daredevil. Au niveau des dessins, Ron Garney succède à l'excellent Chris Samnee. Son trait se veut différent de ce qu'il a proposé dernièrement (notamment sur Men of Wrath) et pourrait se décrire comme influencé par le style d'un Frank Miller ou d'un John Romita Jr. Cela donne un rendu graphique rétro-moderne plaisant et parfois même scotchant. Le temps d'un épisode, l'artiste américain est remplacé par le non moins excellent Goran Sudzuka qui parvient à reprendre l'esthétique du titre sans la dénaturer. Voici des débuts convaincants et qui, on l'espère, seront suivis d'autres aventures du même acabit.