L'histoire :
Dans le premier récit en deux parties (épisodes US 229 et 230), Spiderman est aux prises avec le Fléau, un ennemi invincible envoyé pour kidnapper madame web. On assiste à une destruction partielle du quartier de Battery Park, aux retrouvailles de Spidey avec Betty Bryant, et au trauma d'une vieille dame sympathique, aux puissants pouvoirs de voyance. Frank Miller est lui aux manettes dans un épisode hyper culte de l'homme sans peur : Daredevil dernière carte qui va voir Bullseye liquider Elektra, dans une scène à la tension dramatique palpable. Il paiera le prix fort des mains du diable rouge. X-Men cri des ténèbres est la surprise aux relents « seventies », où l'on découvre la belle princesse Orora envoûtée et mordue par Dracula lui-même. Elle va devoir lutter contre un mal vicieux et invisible... Je suis Wolverine nous emmène au Japon, où notre héros va devoir affronter le père de Mariko, l'amour de sa vie passée "tenue en otage" d'une tradition familiale ancestrale. Les traditions et la rudesse d'un père face à une bête sauvage diminuée à coup de shuriken empoisonnés. L'issue lui sera fatale. Fantastic Four Exodus raconte la déchéance des Inhumains, empoisonnés par un mal inconnu dans leur cité himalayenne. Alertée par Vif argent, l'équipe de Red Richards va répondre présente et mettre en branle un déménagement spectaculaire et improbable, transportant le peuple du prince Flèche noire sur la zone bleue de la lune. Daredevil Neige raconte l'agression du vieux Lewis, alors que, déguisé en père noël comme chaque année, il tentait de récolter un peu d'argent pour les étrennes des enfants. Le diable de Hell's Kitchen ne va pas l'entendre de cette oreille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1982, Jim Shooter est rédacteur en chef de Marvel depuis 7 ans. Il va donner l'occasion de quelques renouvellements et expériences. L'épisode consacré à Spider-Man montre un récit nerveux, enlevé, bien dans le style des années quatre-vingt. Il est écrit par Roger Stern et magnifié par John Romita jr, rehaussé par Jim Mooney. Si la surprise vient de la relative impuissance de Spidey, ce dernier fait preuve cela dit d'ingéniosité et d'une belle empathie. On notera à cet égard une scène de bouche à bouche assez étonnante entre lui et la vieille dame. À suivre... Frank Miller nous cueille dès l'introduction de son mini récit historique, montrant le calvaire d'un homme sur son lit d'hôpital. Cela donne le ton polar au récit, construit sous forme de flashforward et ping-pong entre les pensées des deux protagonistes principaux. Un scénario cultissime, concocté aussi au dessin par un auteur appelé à devenir un poids lourd de l'industrie du comics. Chris Claremont et Bill Sienkiewicz nous pondent, malgré ce guest du prince des ténèbres, un épisode très soap, qui se termine dans une chute de circonstance, comme souvent à l'époque. Seuls les déboires maléfiques occasionnés à la belle princesse africaine distillent un air inquiétant et dramatique à cet épisode « entre deux ». Le trait de Sienkiewicz, encore en devenir, n'y est pas pour rien. Frank Miller est de son côté à nouveau présent comme dessinateur avec un autre récit culte dédié à Wolverine, écrit par Chris Claremont, où la psyché du plus teigneux des X-Men se dévoile à vif. Sa suite, regroupée dans un album complet permettra à toutes celles et ceux qui ont adoré cette intro d'en retrouver l'ambiance et d'en déguster la conclusion. Concernant Daredevil, rien que le dessin nerveux et pointilleux « à l’anglaise » de Paul Smith, encré par Terry Austin, pourrait justifier de la présence de ce bonus scénarisé par Roger McKenzie. Mais ce petit conte hivernal tient toutes ses promesses. Quant à John Byrne sur l’Exodus, il faisait montre d'une belle classe pour son premier récit en tant qu'auteur complet. Si vous ne connaissiez pas les Inhumains, cet épisode mythique suffira à vous charmer. Un peu comme tout le reste de ce volume d'ailleurs et même si cette manière un peu « décousue » d'aller chercher de nouveaux lecteurs pourra fatiguer un peu les amateurs plus anciens possédant tous ces épisodes. Mais franchement, considérer simplement cette compilation comme une sorte de revue anthologique de découverte ne sera pas l'attitude la moins intelligente à adopter, surtout vu son petit prix et les belles couvertures d'Alex Ross. Fun.