L'histoire :
Karen Page est l’ancienne secrétaire du cabinet d’avocats Murdock et Nelson. Ancienne petite amie du premier, elle rêvait de gloire et de cinéma et a fini par sombrer dans la pornographie et la drogue. A la recherche d’un nouveau fix, elle confie à un petit truand un lourd secret : la véritable identité de DareDevil. Ce dernier protège depuis plusieurs années les rues new-yorkaises et en particulier le quartier de Hell’s kitchen. Là-bas, il s’est attiré les foudres du Caïd, le parrain de la pègre locale et lorsque l’information remonte jusqu’à lui, il a bien l’intention de faire souffrir l’avocat. Six mois plus tard, Matt est au chômage et sa relation avec Glori touche à sa fin. Le pire est qu’il reçoit une assignation à comparaître devant le grand jury. Murdock aurait acheté un faux témoignage dans l’un de ses dossiers et un policier pourrait en témoigner. La nuit venue, il se drape de son costume de DareDevil et rend visite à ce prétendu témoin. Il apprend que son fils a besoin d'être soigné à l’hôpital et que quelqu’un essaie de piéger l’ancien avocat qu’il est. Mais qui souhaite lui causer du tort ? Le pire est encore loin d’être passé pour Matt…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Marvel – les grandes sagas de Panini a pour but de proposer des récits simples d’accès pour les lecteurs souhaitant se familiariser avec les super héros. Au menu de ce huitième opus, c’est Daredevil qui est à l’honneur. Matt Murdock, un avocat aveugle, a hérité de dons spéciaux le jour où il heurta un projectile radioactif en voulant sauver un vieil homme. Créé en 1964 par Stan Lee et Bill Everett, le personnage a vu sa popularité décroître au fil des années et des changements d’auteurs. Il aura fallu attendre l’arrivée de Frank Miller (en 1979) et qui, à l’époque n’avait que peu d’expérience dans le monde comics, pour que la série redécolle. L’auteur des futurs 300 et Sin City a su apporter une vision originale et plus sombre au héros à cornes. N’hésitant pas à flirter avec le polar, Miller redonna ses lettres de noblesse à Daredevil et qui influencera fortement les auteurs qui lui succédèrent (le tandem Bendis-Maleev notamment). La saga choisie par l’éditeur transalpin se nomme Born again (Renaissance en français) et figure comme l’un des classiques de la série et de son créateur. On suit la lente chute de Matt Murdock qui perd son travail, sa petite amie, ses amis mais également toute velléité de jouer au justicier dans les ruelles de Hell’s kitchen. Le récit de Miller est un modèle du genre, passionnant et affuté. Les rebondissements sont toujours bien amenés et maintiennent l’attention du lecteur comme s’il était pris lui-même dans le cercle vicieux de Matt. Miller ne fait apparaître que bien peu de fois l’avocat dans le costume de DareDevil, ce qui renforce son impact lorsqu’il le revêt. Rien n’est à jeter au niveau du scénario et concernant les dessins, c’est exactement la même chose. David Mazzuchelli, que certains ont récemment (re)découvert avec le chef d’œuvre Asterios Polyp, fournit une prestation graphique incroyable. Les cadrages sont audacieux et se montrent incroyablement visionnaires. Son trait est précis et soigné. Le seul bémol concerne les couleurs qui bien sûr font un peu vieillottes, bien qu’elles soient moins que sur d’autres séries ou albums postérieurs. Si vous êtes fans de DareDevil et que cette saga manque à votre collection, n’hésitez pas ! Si vous ne connaissez pas le personnage, n’hésitez plus ! Voici un album culte disponible à un prix des plus abordables !