L'histoire :
Sur le plateau de tournage du film Moon Knight, Steven Grant se désespère. Le producteur confie à Marlène, sa petite amie et actrice dans le long-métrage que tout l'insupporte : l'acteur Marc Spector et ses caprices, le réalisateur et ses choix, etc. Alors qu'il a la migraine, il hèle un taxi afin que tous les deux rentrent à l'hotel avant de se rendre à un gala de charité organisé dans un centre traitant des troubles mentaux. Alors qu'ils évoquent cela dans le taxi, le chauffeur leur déconseille de se rendre là-bas. [switch] Jake Lockley conduit son tacos à travers des ruelles malsaines. Il croise un homme, Crawley, qui lui demande s'il se rappelle des événements s'étant déroulé il y a deux jours. Jake le fait monter à bord. Le passager lui parle de l'asile, du fait que le chauffeur et ses amis, Frenchie et Marlène se sont évadés par les tunnels mais qu'au final, ils sont encore coincés là-bas. Avant de partir, Crawley lui signifie que si Jake ne comprend pas, ce n'est pas pour autant la vérité. Il chuchote alors un autre prénom : Marc...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chez Marvel, les personnages déjantés sont nombreux : Deadpool, Légion, Carnage... Pourtant, s'ils ont tous un aspect délirant, excentrique ou hyper violent, aucun ne souffre des troubles psychologiques que subit Moon Knight. Le canadien Jeff Lemire exploite parfaitement les problèmes du héros pour nous plonger dans un récit manipulateur. Dans le premier opus, nous avions vu un Marc Spector piégé dans un asile, cherchant à comprendre les raisons de sa présence en ce lieu et surtout de savoir si son existence était réelle. Jeff Lemire s'amusait avec la mythologie du personnage, les nombreuses personnalités présentes dans l'esprit de Moon Knight, les clins d'œil aux figures marquantes depuis le début de la série. Pour cette suite, il pousse le délire dans une autre direction. Cette fois-ci, la trame de l'histoire nous montre la bascule entre chaque personnalité à des moments-clés du récit. Astucieusement, cette alternance de caractères et de points de vue se fait aussi graphiquement. Ainsi, Wilfredo Torres se charge de Steven Grant, Francesco Francavilla de Jake Lockley, James Stokoe d'un Moon Knight futuriste et Greg Smallwood de Marc Spector. Cela permet d'intensifier les mécanismes d'une histoire dont on ne décroche pas. Jeff Lemire nous envoûte et le fait merveilleusement bien. Ce second tome est en plus complété par un épisode datant de 1980 et réalisé par le duo Doug Moench - Bill Sienkiewicz. Dans celui-ci, les problèmes mentaux du héros sont aussi présents. De quoi nous rendre toujours plus gaga de ce Moon Knight.
