L'histoire :
New-York est sans doute la ville la plus étonnante qu'on puisse connaître. Ce soir, c'est le déluge. La pluie et le vent se déchaînent. De mémoire de citoyen, on n'a pas connu pire tempête depuis 20 ans. Mais le plus surprenant, c'est qu'une silhouette en costume noir arpente les rues détrempées. Même les quelques rares passants on du mal à y croire : ce type qui marche la tête baissée et les épaules basses ne peut pas être l'incroyable Spider-Man ! Et pourtant... Sous son masque, Peter Parker se refait le film de sa journée agitée et se promet surtout de recharger plus régulièrement ses cartouches de toile. Tomber en rade à quelques centaines de mètres de son domicile par ce temps-là, c'est la poisse ! Deux bonds sur la façade d'un immeuble plus tard et le voilà dans son appartement. Un grand pouvoir implique aussi une grande nuit de sommeil !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a presque tout dit sur Todd McFarlane et Spider-Man. Son succès sans précédent, l'aura que le canadien a pu en tirer et finalement la place que le Tisseur a pu retrouver dans la mythologie Marvel, redevenant si populaire que l'industrie du cinéma finit par se le réapproprier. Oui mais voilà, ces épisodes issus de Amazing Spider-Man #296 à #312 ne sont pas exactement ceux que l'on considère comme les meilleurs signés du canadien, ceux qu'il dessinera et écrira lui même peu de temps après. En effet, en cette année 1988,Todd McFarlane n'était encore «que» le dessinateur et très peu souvent son propre encreur, soit dit en passant. Certes, c'est avec cette série qu'il est révélé au grand public, certes, il relooke déjà le Tisseur, mais là où le bas blesse, c'est au niveau du scénario. La narration de David Michelinie a pris un méchant coup de vieux, la faute à des codes éculés. À peu de chose près, ils répondent à ceux déjà utilisés depuis plusieurs dizaines d'années. Un brin d'humour, beaucoup d'action, ce qu'il faut de manichéisme (ah ces vilains, quels dangereux mécréants) et enfin un soupçon de soap. On ne va pas s'étendre sur la panoplie de personnages que Spidey affronte, tant la majorité d'entre-eux sont ringards. D'autre part, la simplicité des histoires est assez affligeante. Heureusement, il y a une exception : l'apparition de Venom en tant que symbiote ayant fusionné avec Eddie Brock. Les épisodes qui lui sont consacrés sortent donc nettement du lot et se distinguent par une forme d'intensité totalement absente chez la panoplie d'autres ennemis auxquels Peter Parker/Spider-Man est confronté dans ce corpus. Un ouvrage à réserver aux complétistes de Spidey ou de McFarlane et dont le contenu a globalement mal vieilli.