L'histoire :
Une nouvelle enquête déroutante occupe les pensées de Batman tant le mode opératoire du suspect est surprenant. En effet, ce dernier trace à la craie depuis presqu’une année des traits dans différents lieux de Gotham qui, mis bout à bout par le détective masqué, donne une forme plus qu’équivoque : Un Batman mort. Comme rien ne semble laissé au hasard, le cœur de cette sinistre silhouette se situe à Crime Alley, lieu de funeste souvenir pour le justicier. Alors qu'il se rend sur les lieux, il découvre le corps sans vie d'un enfant adossé à un lampadaire, protégé de la pluie battante par un simple parapluie. Lorsque qu'il s'avance au plus proche de la victime, un mécanisme se déclenche et fait apparaître un pistolet dont la détonation frappe le justicier à bout portant le faisant sombrer aussitôt dans l'obscurité. C'est une lumière blanche aveuglante qui vient le sortir de sa torpeur mais ses mouvements sont entravés par une camisole qui le maintient fermement attachée à son lit. Un docteur ressemblant à s'y méprendre au Joker est présent à son réveil et il est accompagné étrangement du fidèle Alfred. Ce dernier explique alors à Bruce que le personnage de Batman n'a jamais existé et qu'il est malheureusement une triste invention de son esprit dérangé de paranoïaque qui s'est créé de toute pièce un univers fanstamagorique peuplé de vilains.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après leur incontournable série de la Cour des hiboux et la déroutante série Batman Métal, Scott Snyder et le talentueux Greg Capullo retrouvent le héros de Gotham pour un ultime récit. Pour une fois, terminé les récits au long cours : ils nous proposent une histoire en un seul volume qui peut parfaitement se lire hors continuité. Que l'on aime ou non les récits de Snyder, force est de constater qu'il surprend toujours et qu'il explore des contrées scénaristiques que peu ont l'audace de suivre. Alors, lorsque l'on découvre la couverture d' un Batman marchant avec une lanterne contenant la tête du joker, un frisson nous traverse la colonne vertébrale et l'on se demande ce qu'il a encore osé faire. Bien sûr, c'est parfois un peu délirant et souvent surprenant mais au final la lecture se révèle etre vraiment agréable et conclu dans un feu d'artifice l'association des deux artistes. L'histoire post-apocalyptique est maîtrisée de bout en bout et redistribue radicalement les rôles joués par les personnages du Batverse. Les auteurs se sont tout autorisés et cela donne un résultat assez jubilatoire surtout que Greg Cappulo offre une prestation de haute volée graphique, bien loin de son travail sur Métal qui semblait clairement bâclé. Il s'amuse à créer de nouveaux designs de costumes et de personnages incroyables d'inventivité et on sent qu'il prend un plaisir fou à dessiner ces pages qui sentent le souffre de la fin du monde. On se doute que les deux auteurs n'en ont pas pour autant fini avec les aventures du chevalier noir car même si la fin des temps est annoncée, ce dernier reste immortel.
