L'histoire :
Le jeune Bruce Wayne a vu ses parents assassinés devant ses yeux lorsqu’il était enfant. Ce traumatisme le pousse, une fois adulte à endosser une cape et de faire régner la justice. Malgré un compte en banque qui ferait pâlir de jalousie Bernard Arnaud, le jeune justicier manque d’expérience et se voit vite empêcher de mener à bien sa mission sans aide extérieure. Heureusement, il peut compter sur Alfred, vétéran de l’armée devenu père adoptif à la mort de son ami Thomas Wayne et qui malgré son handicap, sait encore mettre des bourres-pifs. Bruce a aussi besoin de la police, mais celle de Gotham est gangrénée par la corruption active pour la plupart ou passive en ce qui concerne le jeune James Gordon qui ferme les yeux sur les agissements de ses collègues. Ce dernier est bousculé par l’intégrité de son nouveau partenaire Harvey Bullock, bellâtre, ex-star de Crime show qui prend sa nouvelle mission d’enquêteur à cœur. Après la mort du Maire, Oswald Copplebot, la nouvelle maire et amie d’enfance de Bruce Wayne, voit d’un bon œil l’aide d’un justicier. Contrairement à son frère jumeau, le fougueux procureur Harvey Dent qui entend bien faire régner la justice par les voies légales. Tout ce petit monde va se retrouver confronté à une série d’attentats perpétrés par l’Homme Mystère qui terrorise la ville.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au vu du résumé de ce Batman Terre-un, rien de nouveau sous le soleil me direz-vous ? Que ce soit par les comics ou les films, les origines de la chauve-souris ont été maintes fois vues et revues. Lourde tâche pour Geoff Johns que de réinventer un nouvel arc des débuts de Batman. D’autant que pèse sur cette besogne, l’ombre intimidante de Franck Miller et de son Batman : Year One, chef d’œuvre illustré par David Mazzucchelli, qui reste aujourd’hui l’une des meilleures histoires du Chevalier Noir. Et pourtant, l’ami Johns en a encore sous le coude. Lui qui n’a pas eu peur de faire une suite très honorable à Watchmen, révolutionner le multivers avec Flashpoint, se lance sans frilosité dans cette histoire. En rebattant les cartes des personnages que ce soit avec Alfred qui est ici un vétéran avec ptsd (et non un majordome veillant à ce que la tisane soit chaude), ou en inventant une sœur jumelle à Harvey Dent, Jessica, à la terrible destinée, Johns donne le ton d’aventures réalistes qui se suivent comme un thriller bien poisseux. N’hésitant pas à casser les jouets de DC, Johns tue le Pingouin ou fait de Killer Croc un allié qui finit par nous émouvoir. Connu pour ses précédentes collaborations avec Johns, Gary Frank (Shazam, Geiger) colle parfaitement à l’ambiance polar avec son réalisme brut et on sent son plaisir à dessiner des superbes doubles pages à chaque entrée fracassante de Batman à travers une verrière ou un mur de briques. Batman Terre-un est donc une véritable excellente surprise, qui prouve que dans les vieux pots, on peut encore faire d’excellentes confitures.