L'histoire :
Tout le monde se souvient encore du jour où Black Hammer et ses compagnons ont affronté le terrible Anti-dieu. C'était il y a une dizaine d'années, dans le ciel qui surplombe Spiral City. Et tout le monde se souvient que la ville et le monde furent sauvés. Mais l'Humanité a perdu ce jour-là ses plus grands héros. Pour les humains, ils étaient morts mais en réalité, Black Hammer, Abe Slam, le justicier de l'Age d'Or, Barbalien, le Seigneur Martien, Madame Dragonfly, la mère patronne du Macabre, Golden Gail, le super-enfant chéri de l'Amérique, le Colonel Weird, l'aventurier intergalactique et son compagnon robot Talky Walky, ont été projetés dans la ferme, au loin d'une petite ville, dans un monde dépourvu de super-héros. Pire : ils y sont irrémédiablement prisonniers, puisque Black Hammer est cette fois-ci bel et bien mort sous leurs yeux, après avoir tenté de franchir un périmètre de sécurité qui leur est imposé, aux alentours proches de cette ferme devenu comme un cachot rural. Le temps a passé, tandis que Lucy Weber, la fille de Black Hammer, n'a eu de cesse de comprendre ce qui est arrivé le jour de la disparition de son père. Après des années de recherches, elle a touché au but et s'est aussi retrouvée dans la ferme. Tombant sur le marteau de son père, elle s'en saisit et dans un éclair, devint à son tour Black Hammer... Parviendra-t-elle à se libérer, ainsi que les amis de son père, de cette ferme ?...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, Jeff Lemire est un bougre de scénariste, mais ça, ses lecteurs réguliers le savent, parce qu'au bout de trois volumes et leurs 17 chapitres, cette histoire en forme d'hommage aux super-héros qu'il aime tant ne perd rien de son intérêt. Mieux encore : elle gagne en puissance ! Si on s’abstiendra le plus possible de vous en dire plus, on vous garantit qu'une nouvelle fois, le canadien a le don pour nous amener là où on ne s'y attend pas, tout en cultivant les thèmes qu'il ne cesse jamais d'aborder, en réussissant le tour de force de ne jamais être redondant. On parle de famille, de ruralité, de secret et de révélations, de drames, de différences aussi (comme celles liées à la sexualité) et bien sûr du sens de l'honneur (que serait un héros qui en serait dépourvu ?) ainsi que de trahisons. Alors que l'intrigue progresse, introduisant des éléments issus de genre comme le fantastique et la SF, on s'attache également à Lucy, la «nouvelle» Black Hammer, qui est l'origine de l'évolution de la situation. Au passage, l'enquête qu'elle continue à mener donne l'occasion à l'auteur de faire un petit clin d'oeil à ses fans car on trouvera des allusions à d'autres de ses séries. Quoiqu'il en soit, cette nouvelle grosse centaine de pages propose de l'action, du suspens, des rebondissement dont le plus spectaculaire vient clôturer le tome. Dean Orstom, quant à lui, envoie des planches dynamiques et d'une grande lisibilité, dont le style rappelle même celui de son complice à l'écriture. Il a aussi l'art d'animer les personnages de toute une palette d'émotions et ses dessins bénéficient de la colorisation du légendaire Dave Stewart. On vous le redit, cette série, elle fait partie du haut du panier !
