L'histoire :
Engendrée par le scientifique Victor Frankenstein, sa créature s’est émancipée de son auteur et est restée un monstre défiguré livré à lui-même. Pourtant, celui qui n’a pas de nom, adopte celui de son créateur et se fait appeler Frankenstein. Armé de son épée et de quelques gros flingues, on le retrouve dézinguant des créatures venues des entrailles de la Terre ou d’autres planètes. D’abord justicier solo en errance, il est recruté par Temporus et son agence gouvernementale secret S.H.A.D.E. pour des missions qui ne sont pas du ressort des Justice league et autres héros plus respectables. Car Frankenstein ne fait pas vraiment dans la dentelle et n’hésite pas à trancher dans le lard de ses ennemis. Accompagné de son ex-fiancée Lady Frankenstein, le loup garou Warren Griffith, le vampire Velocoro ou l’amphibienne Dr Mazursky, ils vont former une nouvelle équipe nommée les Creature Commandos.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis la reprise en main de James Gunn et Peter Safran du DC Universe pour le cinéma, les annonces de projets se sont multipliées et parmi elles, une série animée intitulé Creature Commandos, mettant en scène la créature de Frankenstein et autres monstres issus de l’imaginaire de la littérature du 19e siècle. Urban Comics a la bonne idée de sortir en France les origines de cette bande peu connue en France. L’ouvrage ici présenté compile les origines de cette alliance par Grant Morrison en 2006 et sa reprise par Jeff Lemire en 2011. Au menu de l’humour, du fantastique, du gore, tout ce qu’il fallait pour plaire à Gunn. La première partie de ce recueil se concentre sur Frankenstein solitaire, rongé par la vengeance et la justice, aux prises avec des démons ancestraux, ce qui n’est pas sans rappeler un certain Hellboy de Mike Mignola. Mais dans le ton, on pense surtout à tous ces comics indé des années 80 à la Garth Ennis ou Warren Ellis, avec ses protagonistes qui n’ont que faire de la morale et n’hésitent pas à exploser des têtes et autres tentacules. Coté dessin aussi, on retrouve une influence chez Doug Mahnke et Alberto Ponticelli venant de Darick Robertson (The Boys, Transmetropolitan) et des pulps d’horreurs comme Weird Tales ou Tales From the Crypt, surtout dans l’imaginaire foisonnant des monstres, plus hideux les uns des autres. Ce premier tome est donc plutôt une bonne surprise à prendre comme une introduction à cet univers méconnu.