L'histoire :
Marcus Lopez est arrivé aux States à l'âge de cinq ans, ses parents fuyant la misère du Nicaragua. Mais les Etats-Unis n'ont pas été l'El Dorado pour lui. En se promenant sous les ponts de Frisco, ses parents ont été tués sur le coup, écrasés par le corps d'une fille qui s'était jetée pour mettre fin à ses jours. Après des semaines d'errance et de petite délinquance, il a été trusté par une drôle d'école, King Dominion, qui enseigne l'art de tuer. Là, il a rencontré Maria, qui est tombée amoureuse de lui. Après bien des péripéties, tous deux pensaient s'être tirés de ce mauvais pas, alors que le soir d'Halloween, Petra, Zenzele, Hemut, Quan et Tosahwi, des élèves de première année, ont assisté au meurtre de Saya. Elle a été assassinée par un groupe de yakuzas. Du moins c'est ce qu'ils croient, car en réalité, elle est retenue prisonnière de son frère, Kenji Kuroki, qui compte bien lui faire payer l'humiliation familiale dont elle s'est rendue coupable. La voici enchaînée, torturée et livrée à la haine de son frère. Ce que les autres ignorent également, c'est qu'elle a été balancée par Quan, qui compte bien avoir le retour d’ascenseur du service qu'il a rendu à Kenji. Et rien ne s'arrange vraiment quand la bande tombe nez à nez sur Marcus et Maria, qui sont traqués par Viktor et Brandy, bien décidés à les tuer pour devenir les leaders de l'école...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Deadly Class, Rick Remender a voulu s'amuser avec les souvenirs de sa jeunesse bercée par le mouvement punk, en y ajoutant une dose d'ultra-violence qui caractérise par conséquent son récit. Si le concept colle parfaitement à celui d'une série B assumée, ces épisodes #32 à #35 sombrent dans une caricature grossière du genre. Sous prétexte de vengeances personnelles, ce volume peut être résumé à une enfilade de tronches explosées, membres qui volent, yakuzas mitraillés, le tout parsemé de dialogues débiles. Dommage, parce que quelques voix-off sont bien écrites. D’autant plus dommage qu'on sait le scénariste capable de manipuler et développer des thèmes plus profonds, comme dans Black Science, par exemple. Alors imaginer une histoire défouloir, pourquoi pas, mais l'excès de violence rend l'ensemble finalement vain... et le ridicule jouxte ici le néant. Quitte à faire du gore, pourquoi s'embarrasser de mélodrame, sauf à vouloir prétendre faire croire qu'il existe un fond ? Les drames familiaux, la violence intrinsèque à l'humanité auraient mérité un autre traitement, bien moins exubérant. De plus, le recours systématique au procédé «Ah bah, il (elle) va mourir, braqué(e) à bout-portant et ben non, y'a un sniper, ou un copain qui surgit de nulle part» finit par laisser un goût de facilité et de nullité absolues. C'est terriblement mauvais... Et ce n'est pas les quelques références explicites à d'autres œuvres, ou même à Frank Miller himself, qui suffiront à ce qu'on considère ces chapitres comme présentant une once d'intérêt. Restent les excellents dessins de Wess Craig, dont le style rappelle de temps à autres un Paul Pope et qui bénéficient de la colo réussie de Jordan Boyd. Une consolation hélas insuffisante ! Si vous avez aimé jusque là, libre à vous de continuer. Pour les autres, on se demande bien comment cet album pourrait donner envie de remonter aux sources de la série. Ah ça, pour des deads, y'en a à la pelle, mais pour la classe, on repassera...