L'histoire :
Le carrefour est un pont reliant la Terre au royaume magique de l'Ether. Boone Dias l'emprunte régulièrement, si bien qu'il se demande s'il n'est pas devenu accro à cette contrée magique. L'Ether se distingue par sa beauté fascinante et les étranges créatures qui le peuplent. Comme toujours, Glum, un énorme primate doté de la parole, l’accueille en faisant son office de gardien. Boone et Glum se connaissent bien, mais le gorille ne déroge jamais au sempiternel protocole. L'humain veut se rendre à Agartha. Et comme toujours, il y est expédié à coup de pompe dans les fesses, générant un Etherrissage catastrophique. Mais cette fois-ci, quelque chose a changé : Blum est du voyage alors qu'il n'est pas censé quitter son poste de gardien. La raison est simple, le Maire d'Agatha souhaite rencontrer Boone Dias, connu pour être un brillant scientifique et un formidable inspecteur. Il a en effet résolu bien des mystères dans la Cité magique. L'affaire qu'on s'apprête à lui confier est de la plus haute importance. La ville a perdu la Flamme. La Flamme protège non seulement ses habitants des périls de la Terre, mais également toutes les créatures de l'Ether. Et le Maire a eu ce matin la très agréable surprise de retrouver sa mortelle dépouille, en haut du Phare...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès la première page, Ether séduit par sa narration poétique et loufoque, ses dialogues hilarants et immédiatement après le comique de situation, Matt Kindt nous plonge dans une enquête policière et son un meurtre bien mystérieux. Ether est un voyage dans l'imaginaire, formidablement bien narré. C'est un conte mené tambour battant, avec des allers-retours entre «la réalité» et ce pays des rêves. S'ajoutent également des flashbacks qui étoffent progressivement le passé de ce Boone Dias, mais le mystère sur qui il est demeure intact jusqu'à la fin de ce premier volume. Héros de l'autre côté du miroir, clochard dans notre monde, comme sur la couverture... David Rubin, quant à lui, livre un travail merveilleux, à l'image de ce monde de féérie que Boone traverse, une fois qu'il a passé le carrefour. II utilise mille et une couleurs pour varier les ambiances. L'auteur espagnol, remarqué pour son travail sur Sherlock Frankenstein, le spin-off de Black Hammer, propose un visuel d'une incroyable richesse. Il y a quelque chose de magique dans ce livre : on nous parle de rêves et d'amour, et ça fonctionne ! On nous parle d'un monde imaginaire qu'on ne veut pas quitter, et c'est exactement ce qui se passe avec ce bouquin : on n'a pas envie de le reposer. Le premier des cinq chapitres passe, et on a aimé et on part à l'aventure, on se laisse embarquer dans un récit onirique et rythmé, truffé de références à la littérature fantastique. Alors oui, on vous prévient : cet Ether est addictif, il fait planer. Mais ce qui est cool, c'est qu'il est beau et bon pour la santé mentale !