L'histoire :
Dashiell Bad Horse a fait tomber le chef Red Crow, autorité politique de la réserve de Prairie Rose depuis des années et aussi chef de la mafia locale. Agent infiltré du FBI, il démissionne du bureau aussitôt sa mission accomplie. Mais il choisit de rester dans la réserve et fait un don de plusieurs milliers de dollars, pour financer une fondation qui portera le nom de sa mère. Il ne lui reste plus qu'à trouver celui qui l'a tuée, lorsque les évènements se précipitent . Catcher s'est en effet évadé de prison et il commet une série de meurtres atroces dans la réserve, qui ont pour conséquence de blanchir Red Crow. Les trois hommes, dont le destin est lié, vont régler définitivement leurs comptes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un polar atypique, qui s'étend sur cinq ans et soixante épisodes, pour un peu plus de 1200 pages, ce n'est pas commun. Jusqu' à ce dernier tome, Scalped était excellent. Avec une telle conclusion, ce comic book devient culte. Car après de longues intrigues liée à la trahison planifiée de Dash', cet agent du FBI infiltré dans la réserve indienne où il est né, tout vient se dénouer. Les trajectoires de Lincoln Red Crow, véritable figure du parrain local, celle de Catcher, archétype de l'indien rendu fou et de Dash, anti-héros par excellence, convergent enfin vers un mortel destin. Bad Horse a trahi Red Crow mais ils ont un intérêt commun : venger la mort de Gina Bad Horse, mère du premier. Catcher, c'est le meurtrier complètement azimuté. Un des personnages les plus intrigants qu'on ait croisé depuis longtemps. Mais revenons à cette fin titanesque. Elle a quelque chose d'un Reservoir Dogs pour l'intensité et la violence des retrouvailles sanglantes des trois protagonistes, qui, comme les mousquetaires, sont en réalité quatre. Car Nitz, le supérieur de Dash lorsqu'il était au FBI, vient aussi fourrer son nez dans le règlement de comptes à Prairie Rose. Nous n'aurons pas le mauvais goût de vous dire comment cela s'achève, Jason Aaron et RM Guera le font tellement bien... La narration graphique atteint ici des sommets. Dans sa postface, Jason Aaron nous indique que les derniers chapitres ont coïncidé avec sa rencontre physique avec RM Guera. Et leur complicité dans le travail a alors pu prendre une autre dimension, car bien souvent, le lecteur sera abasourdi par la virtuosité de la mise en page. Il est très rare qu'on emploie ces termes, mais il y a des planches de RM Guera qui touchent au chef d’œuvre. La série a su se montrer âpre, violente et ingénieusement menée. Toujours est-il que Scalped s'achève de la plus belle des manières possibles : sans aucune pitié !