L'histoire :
Afghanistan, 1998. Clay, Cougar, Pooch, Roque et Jensen sont membres d'une bande de soldats d'élite surnommée les Losers. Ils échappent de peu à l'explosion d'un hélicoptère commanditée par leur employeur, la C.I.A. Cinq ans après, les Losers réapparaissent, bien déterminés à se venger en retrouvant notamment Max, nom de code de l'agent responsable de la trahison de l'agence. En chemin, les Losers embarquent Aisha, ravissante machine de guerre et dont les intérêts coïncident avec les leurs. L'histoire commence alors que les Losers détournent un hélicoptère militaire pour mettre la main sur un disque dur contenant des informations précieuses au sujet de Max.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publiée de 2003 à 2006, les Losers est une de ces bandes agréables qu'on aime à ressortir de temps à autre, de la même manière que l'on revoit toujours un vieux film d'action. De l'aveu même de Diggle, celui-ci avait en tête les classiques des années 80-90, tels que les films de Shane Black, alors qu'il écrivait le scénario des Losers. Cela se ressent carrément, tant les éléments qui ont fait le succès de cette formule se retrouvent dans le comic: une équipe débraillée et hétéroclite mais dont les membres sont néanmoins très liés par le sacro-saint lien des frères d'armes, une pelletée de vannes et surtout de l'action à gogo, aussi improbable que réjouissante. Les Losers adoptent aussi la forme classique du film de braquage, dans le sens où les différents arcs se nouent autour de «coups», qu'il s'agisse de piratage informatique ou de vol d'argent. Le dessin est assuré par différents artistes mais c'est Jock qui donne aux Losers les grandes lignes de leur esthétique avec une mise en page très dynamique, qui se tord et explose lors des scènes d'action, alors que les scènes d'exposition se font souvent dans des pièces obscures, où seules apparaissent les braises des cigarettes. Si l'histoire peut paraître un peu confuse, notamment du fait qu'elle se prend en marche et que les différents éléments ne sont révélés qu'à petites doses, l'ensemble reste quand même assez clair et compréhensible et le mystère entourant chacun des protagonistes entretient l'intérêt du lecteur. Il faudra malgré tout attendre le tome 2 de cette intégrale pour que le lecteur puisse bien saisir tous les tenants et aboutissants de cette aventure qui parait encore bien nébuleuse à l'issue de ce premier volume. Une jolie réussite qui a donné lieu à une adaptation cinématographique plutôt bien fichue mais qui a eu le malheur de sortir, à l'époque, en même temps que l'Agence Tout Risques et donc de souffrir de la comparaison.