L'histoire :
La plupart des gens peuvent considérer qu'Ernie Rain Clementine n'est qu'un sac à m... Si on en juge par son parcours, on ne peut pas vraiment leur donner tort. Disons que sa vie tourne autour de ces axes peu reluisants : la came et l'alcool, le sexe (quand il n'est pas défoncé au point de se faire dessus) et sa moto. Et si Charles Bukowski disait que le grand problème de notre monde, c'est que les gens intelligents doutent beaucoup alors que les idiots débordent de confiance, personne ne confirme mieux cette citation que ce type-là. Il est illettré mais ça, c'est pas une honte. C'est surtout un inculte doublé d'un toxico de la pire espèce. Vols dans de nombreux organismes de charité, distribution d'insuline frelatée, organisation de combats clandestins entre SDF, exhibitionnisme, transmission volontaire de l'hépatite, production de trois films de pornographie gériatrique, ce n'est là qu'une partie de son lamentable CV. Son niveau d'instruction ne dépasse pas l'école primaire, sauf pour ce qui est de se défoncer la gueule. Et encore, Ernie a trouvé le moyen de confondre durant sa crise de manque le fix qu'il allait se planter dans l'avant bras, en pleine rue, avec une seringue égarée lors d'une bagarre. L'ennui, c'est qu'il s'est injecté sans le savoir un sérum de surhomme mis au point par une organisation criminelle. La seringue de ce produit baptisé Formula Maxima s'est échappée d'une mallette quand un terrosriste a été intercepté et Ernie s'est régalé en la shootant... Le cartel qui compte l'exploiter à des fins tout sauf pacifistes se nomme Scorpionus. Et le drame de cette histoire, c'est qu'une véritable épave porte en lui l'arme probablement la plus puissante de la planète...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous aimez la SF déjantée, les anti-héros bien trash qui incarnent le summum du tocard et en plus, l'action à toute berzingue, associée à un humour totalement débridé, alors The Scumbag est fait pour vous ! Rick Remender s'est révélé au grand public avec Fear Agent, depuis, il s'est façonné un CV long comme le bras, chez Marvel et Dark Horse, notamment. Si on fait référence à l'« œuvre fondatrice » du scénariste américain, ce n'est pas par hasard car on retrouve ici pas mal d'ingrédients communs, comme un danger pour l'Humanité toute entière, mais totalement revisités. En effet, le personnage central est un affreux biker toxico, dont le sobriquet élégant, vous l'avez compris, n'est autre que « sac à m...». Un surnom qu'il mérite largement. Alors faire de ce type-là celui qui porte un serum de surhomme est déjà hilarant pour qui connaît les codes des comics de super-héros, mais quand en plus on ajoute des enjeux (réels eux) comme ceux de la politique et de l'écologie, en singeant absolument tous les protagonistes, on finit par se dire que cette caricature assumée de A à Z a quelque chose d'assez jouissif. On veut dire par là que ça fait vraiment plaisir de lire un comics qui ne se prend pas au sérieux et dont la formule assez iconoclaste fonctionne bien. En gros, c'est de la série B sacrément bien torchée. Côté dessins, c'est aussi chiadé que les pétards que se roule l'amie Ernie, ce qui ne surprendra personne au vu du casting de dessinateurs, parmi lesquels notre frenchy Roland Boschi qui tire son épingle du jeu. Bref, allez donc sniffer cet album, c'est de la bonne came !