L'histoire :
Le soleil est déjà levé, Channon pense avoir une belle journée mais c'est l'ami Spider Jerusalem qui dort paisiblement à côté d'elle ! La (mauvaise) surprise passée, le journaliste et ses deux assistantes se rendent dans la zone fédérale sinistrée où un mémorial consacrée à Vita Severn se limite à un simple panneau. Là-bas, ils voient que le gouvernement et le Président Callahan ne font rien et laissent les gens dans la misère, contrairement aux annonces faites. Spider se décide alors à faire tomber ce type ignoble et pour cela, il doit trouver les indices et les personnes pouvant incriminer Callahan. Il semble avoir trouvé le sujet idéal : Fred Christ. Le leader des transités n'est pas honnête et a magouillé avec Callahan. Après de longues recherches, Spider le débusque dans l'arrière-salle d'un bar. Pour obtenir les informations nécessaires, le journaliste n'hésite pas à le frapper. Petit à petit, Fred Christ lâche le morceau, croyant que tout ce qu'il débite ne sera pas publié par un journal vu que la violence a été utilisée. Seulement, Spider Jerusalem n'est plus employé, il est un journaliste hors-la-loi.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Haine. Balles. Bombes. Sang. Espions. Est-ce que ça commence à rentrer dans vos putains de crânes ?! » Transmetropolitan n'échappe pas à la règle qui veut que toutes les bonnes choses ont une fin. En voyant que sa série commençait à prendre son essor, le scénariste Warren Ellis n'a jamais caché aux lecteurs son envie d'achever son histoire au 60e épisode. Cette Année Cinq réunit donc les derniers chapitres d'une série qui ne nous a pas déçu un instant jusqu'ici. Ce ne sera pas le cas non plus avec l'ultime baroud de Spider Jerusalem contre un pouvoir corrompu représenté par le Président Callahan. Alors qu'il n'a plus aucun rédacteur en chef pour publier ses articles et que sa santé est plus qu'alarmante, le journaliste le plus intègre et extrême que le 9ème art n'a jamais connu va se lancer dans la recherche de preuves incriminant le fameux «Sourire». Loin des petites manipulations ou des provocations qui ont permis au héros de faire éclater la vérité jusqu'ici, nous le voyons désormais utiliser des méthodes plus radicales. Entre le barreau de chaise de la vérité, les aveux forcés et les archives secrètes, toutes les techniques sont bonnes ! Peu importe la façon dont on le jugera, seule la vérité compte pour Spider Jerusalem ! Extrêmement malin, le récit de Warren Ellis se lit avec une attention certaine et une sensation grisante à mesure que la fin approche. Les thèmes sont nombreux et se révèlent d'une modernité incroyable : la corruption du pouvoir par les politiques ou les manipulations médiatiques restent toujours d'actualité. Warren Ellis n'hésite pas à remettre en avant les fameux transités, s'amuse avec les nains nazis ou même le courage éditorial. En outre, certaines de ses punchlines sont justes géniales. Dans cette, série, on se divertit, on rit et on réfléchit ! Darick Robertson ne faiblit pas non et offre une magnifique porte de sortie au personnage. Nous noterons également la présence en fin d'album de deux chapitres permettant à de nombreux illustrateurs reconnus de croquer Spider Jerusalem accompagnés de bribes d'articles. En refermant ce dernier opus, vous ne pourrez résumer Transmetropolitan que d'une seule façon : «Putain, que c'était bon !»