L'histoire :
Zorro se bat comme un lion et le capitaine Monasterio semble faiblir de plus en plus. Il clame haut et fort que le peuple de La Vega ne se laissera pas opprimer et qu’il décidera lui-même de son destin. Le capitaine a beau résister, il ne peut éviter la passe d’armes qui lui enlève son épée. En guise de victoire, Zorro trace sur sa veste un grand Z caractéristique. La foule acclame le vainqueur et son sauveur et Alejandro le félicite en prenant le micro. Il a joué sa partition à la perfection pour ce jour si spécial de Los Muertos. Cela fait maintenant 180 ans exactement que le fameux Zorro a gravé son fameux Z sur l’encadrement de la porte de l’église. Si certains pensent que Zorro n’a jamais existé, Alejandro rappelle que Diego de La Vega a pourtant vécu ici et il protège encore la ville. Diego, le fils de l’acteur Antonio, est ravi et fier de son papa. Il est lui-même déguisé en petit Zorro ! Sa joie n’a plus de limites quand Alejandro lui propose de lui apprendre un jour l’escrime. Seule Rosa, sa sœur, n’est pas vraiment dans le même trip et elle n’apprécie pas trop ces célébrations ridicules. Elle n’est d’ailleurs pas la seule : le parrain du Cartel, El Rojo, déteste qu’on fête Zorro, un personnage qui incarne la rébellion et la révolte. Il est venu pour le faire savoir et il compte bien que cela s’arrête.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sean Murphy est désormais connu pour reprendre des univers et les changer à sa façon, que ce soit celui de la religion ou de Batman. Cette fois, il étonne encore plus en reprenant un personnage on ne peut plus classique mais aussi très désuet : Zorro ! D’emblée, on sent que la fusion entre le style Murphy et le personnage de feuilleton, entre le style moderne et le genre de cape et d’épées fonctionne à merveille. C’est un sacré miracle qui est accompli ici puisque non seulement Murphy parvient à retransposer le personnage dans notre époque mais il arrive en plus à le rendre plus attrayant et plus passionnant. Cette résurrection est une véritable fontaine de jouvence doublée d’une subtile transformation. L'auteur parvient à apporter quelques petites touches discrètes mais pourtant ô combien efficaces de changement tout en rendant un hommage poignant à tous les nombreux auteurs qui ont exploité l’image du justicier masqué. Plus fort encore : il parvient à remettre en question le personnage qu’il a lui-même érigé en légende. On le sait, Murphy a du talent pour concevoir un récit et le rendre prenant. Le style aventure et fougue épique lui va comme un gant ! On le sait aussi : il n’a pas son pareil pour dessiner chacun de ses personnages et transcender son récit avec son style puissant et inimitable. Quel ravissement pour les yeux que de revoir ce Zorro ressortir d’entre les morts, au milieu de mafieux patibulaires et bardés de munitions et de gros flingues. Encore un chef d’œuvre audacieux signé S comme Sean Murphy !