Alors que les premiers trailers de l’adaptation animée prévue pour juillet 2019 au Japon apparaissent depuis quelques semaines, cela parait le bon moment pour revenir sur l’origine de Fire Force, le nouveau manga à succès d’Atsushi Ohkubo (que l’on connait déjà pour Soul Eater, un autre shônen incontournable). Parti à la rencontre de l’auteur, nous avons discuté avec lui de la genèse de sa nouvelle œuvre...
interview Manga
Atsushi Ohkubo
©Kana édition 2019
Réalisée en lien avec l'album Fire force T1
Fire Force est moins loufoque que Soul Eater. Il se rapproche plus d'un shônen classique. Aviez-vous envie de changer de style ?
Atsushi Ohkubo : Oui, je voulais faire quelque chose de plus classique.
Dans Fire Force, le Soleil est une divinité, alors que Soul Eater était marqué par le signe de la Lune. Avez-vous construit Fire Force en opposition à Soul Eater ?
Atsushi Ohkubo : Pour Fire Force, j'ai voulu faire l'opposé de ce que j'avais fait dans Soul Eater. L'opposition Lune-Soleil est l'une des parties symboliques de cette opposition. Dans Soul Eater, je tuais des gens à la chaîne, sans réfléchir, alors que dans Fire Force, l'un des thèmes principaux, c'est la valeur de la vie. Par conséquent, les héros ne tuent pas aussi facilement que dans Soul Eater. C'est ce qui fait que la partie un peu loufoque a diminué, mais comme c'est un élément important pour moi, je garde un petit côté foufou.
Atsushi Ohkubo : Chez Square Enix, j'avais une série mensuelle. Maintenant, je suis en hebdomadaire et je me suis rendu compte que j'arrivais à travailler de manière plus stricte, plus cadrée. Avec une série mensuelle, j'avais plus de temps et je me retrouvais à travailler comme un fou à la fin du mois. Maintenant, je dois rendre mon travail toutes les semaines et donc j'ai un rythme plus régulier.
Pourquoi ce choix de pompiers qui combattent le feu par le feu, au lieu d’un pouvoir d’eau par exemple ?
Atsushi Ohkubo : A la base, les personnes qui sont capables de contrôler le feu sont nées du même phénomène que les torches humaines. Celui-ci a évolué et a créé des personnes capables de manipuler le feu. Donc c'était logique que ce soient les personnes qui ont le même pouvoir qui puissent contrer les torches humaines.
Atsushi Ohkubo : Ce qui m'a particulièrement marqué c'est quand j'ai essayé la tenue des pompiers, celle qu’ils revêtent lorsqu'ils sont en intervention. J'ai été impressionné par le poids de leurs équipements, les vêtements, mais aussi tous ce qu'ils doivent porter comme matériel pour éteindre le feu. C'est vraiment un métier très dur, très difficile parce que l'équipement fait plus de 20 kilos en tout.
Le héros, Shinra, utilise son pouvoir par les pieds, c’est très inhabituel. Cela permet des chorégraphies de combats différentes de ce qu’on voit d’habitude. Est-ce quelque chose que vous avez en tête en dessinant ?
Atsushi Ohkubo : Oui, cela faisait partie de la réflexion. J’ai choisi ce pouvoir tout simplement parce que je trouvais que c'était plus intéressant graphiquement. C'est plus classe d'avoir un personnage qui se bat avec ses pieds. Je pouvais lui faire faire des mouvements comme ceux du breakdance, et c'est plus sympa que les mouvements de mains habituels.
Atsushi Ohkubo : Pas spécialement, en tout cas pas consciemment.
Le sourire nerveux de Shinra est particulièrement mis en avant. Pourquoi avoir choisi un tel défaut pour votre personnage principal ? Voulez-vous faire passer un message à travers cela ? Y a-t-il un rapport avec le fait qu'au Japon, il faut toujours faire bonne figure ?
Atsushi Ohkubo : En fait, c'est plus simple que ça. C'est parce que personnellement le sourire un peu démoniaque est quelque chose que j'aime beaucoup. Dans Soul Eater à peu près tous les personnages ont tendance à sourire comme ça. Cette fois-ci, Shinra est un personnage assez sérieux, il est très droit, et du coup cela ne lui allait pas de faire des sourires comme ça. Donc, j'ai imaginé ce défaut pour pouvoir lui faire faire.
Atsushi Ohkubo : J’ai commencé par définir les grandes lignes, le squelette de mon histoire du début à la fin, et après, chapitre par chapitre, je développe ce que j'avais imaginé au départ. A la base, c'est quelque chose de très sommaire.
Si vous obteniez le super-pouvoir d’entrer dans l’esprit d’un autre artiste (vivant ou mort, dessinateur ou autre) pour découvrir librement comment fonctionne son esprit, ce qui fait son génie, ses pensées et motivations profondes... qui choisiriez-vous et pourquoi ?
Atsushi Ohkubo : Zidane, parce que je ne suis pas très sportif. J'aimerais bien découvrir ce qui se passe dans la tête d'un sportif, comment cela se passe pour pouvoir faire ce qu'il fait.
Merci !
Dessin inédit
Merci aux éditions Kana, notamment à Stéphanie Nunez, et à Yuki Takanami pour la traduction.
Merci à Laetitia de Germon pour la retranscription.
Toutes les illustrations de l'article sont tous droits réservés par leurs auteurs et éditeurs respectifs.
FIRE FORCE © Atsushi Ohkubo / Kodansha Ltd.
