L'histoire :
Tokyo, an 198 du calendrier solaire. Depuis quelques dizaines d’années, une nouvelle « maladie » est apparue, le phénomène de combustion spontanée : des gens en apparence ordinaires s’embrasent subitement et deviennent des monstres de flammes qui s’attaquent à tout ce qui les entourent. Pour lutter contre cela, un corps spécial de pompiers a été créé : la Fire Force. Ses brigades sont constituées de divers profils : religieux récitant des prières pour le salut des torches humaines ou anciens militaires, mais principalement des descendants de victimes de combustion, car à la 2e et 3e génération, ces derniers acquièrent le pouvoir de maîtriser le feu selon leur volonté, de manières diverses et de plus en plus puissantes en fonction de la génération. Leur but : éteindre les torches humaines, découvrir l’origine du phénomène de combustion spontanée, et libérer l’humanité de sa peur du feu. Shinra Kusakabe est l’un d’eux. De 3e génération, le jeune homme doit intégrer aujourd’hui la 8e brigade Fire Force lorsqu’il se retrouve sur le quai de la gare face à quelqu’un qui vient de s’enflammer. Alors que Shinra s’apprête à intervenir, la 8e brigade arrive à son tour. Tandis qu’Iris, la religieuse, récite une prière, le commandant Takeshi Hinawa utilise un fusil spécial pour tirer une munition de mousse d’extinction sur la torche humaine afin de limiter ses flammes, puis le capitaine Akitaru Ôbi fonce sur cette dernière après que la première classe Maki Oze ait repoussé une boule de feu à l’aide de ses pouvoirs de 2e génération. Utilisant une arme spéciale, le capitaine transperce alors le cœur de la créature, seul moyen connu à ce jour de les faire disparaître. Alors que tout semble rentré dans l’ordre, les dégâts causés par le feu provoquent la chute d’un élément de structure en direction de la religieuse. Heureusement, Shinra intervient in extremis pour la sauver en utilisant son pouvoir de 3e génération : la création de flammes au niveau des pieds, qui le propulsent à une vitesse phénoménale...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Auteur de Soul eater, Atsushi Ohkubo revient cette fois avec une histoire située dans un Tokyo retro-steampunk où de pompiers très spéciaux luttent contre de mystérieuses créatures de flammes. L’idée de base de la série et le contexte font mouche et intriguent d’entrée de jeu, et le panel des personnages est plutôt hétéroclite, bien qu’assez classique : le jeune héros doté de pouvoirs puissants mais inexpérimenté, son rival énervant aux mêmes capacités, une coéquipière au caractère bien trempé, des mentors moins puissants mais plus expérimentés et plus sages... On retrouve donc à peu près les mêmes types de personnages, de caractères et de relations que dans les débuts de Soul eater, au bémol près que le gimmick redondant du personnage principal, « je veux devenir un héros », a un côté superficiel qui n’aide pas à le prendre en sympathie au départ, alors même qu’il possède une réelle motivation par rapport à un traumatisme du passé mais que cela est finalement un peu mal exploité. Shinra veut en effet découvrir ce qu’il s’est réellement passé il y a 12 ans, lorsque sa mère périt dans un incendie que tout le monde crut déclenché par l’apparition des pouvoirs de l’enfant... Classique, le récit l’est également dans le déroulement de ces premiers chapitres où l’on reste dans du shônen très typé à tout point de vue. Néanmoins, l’univers et les mystères mis en place sont intéressants et intrigants, d’autant plus que l’auteur introduit rapidement des éléments supplémentaires : et si certains ne s’enflammaient pas par hasard ? Se pourrait-il que, dans l’ombre, quelqu’un les choisisse, ou tout du moins en tire profits? Ce qui finit par recouper avec l’enquête de Shinra sur la mort de sa mère... L’apparition d’antagonistes, ainsi que de certains pompiers hauts-placés qui semblent en savoir beaucoup plus qu’ils ne le disent, apporte un peu plus de richesse au récit vers la fin du tome. Loin de seulement penser à l’action, le scénario prend également le temps d’apporter des petites touches d’humour, ainsi que de développer les différents aspects de la situation, avec par exemple l’image de la Fire Force auprès du public et l’attention qu’il faut apporter aux autres victimes, c’est-à-dire les proches des torches humaines dont il ne faut pas oublier qu’elles étaient encore des êtres humains quelques instants plus tôt. Au dessin, on reconnaît tout de suite le trait d’Atsushi Ohkubo, même s’il est cette fois passé d’un style un peu « burtonien » à quelque chose de plus réaliste (ce qu’on constate surtout au niveau des décors), un peu « sombre », très hachuré et qui colle mieux à ce récit. Certaines planches sont très impactantes, il y a souvent des belles profondeurs de champs, et le dynamisme est de rigueur, que ce soit au découpage lorsque cela s’avère nécessaire, aux plans choisis ou avec quelques effets de vitesse ou de déformation dans les scènes d’action. On regrettera seulement quelques petits ratés dans les proportions des personnages en pied, surtout au début, mais qu’on oubliera finalement assez vite. Pour le fan-service, le mangaka ne déroge pas à ses habitudes, mais entre une scène de douche et des pelotages par inadvertance, il n’y a vraiment aucune subtilité de ce côté-là, ce qui est un peu dommage. Au final, malgré quelques maladresses, on s’attache aux différents protagonistes et ces débuts donnent envie de connaître la suite qu’on espère voir faire décoller un peu plus le récit. Vu qu’il s’agit d’Atsushi Ohkubo et que le titre est un succès au Japon, il est fort probable qu’on ne soit pas déçus. Rendez-vous au tome 2, donc !