Avec son univers intriguant et son concept original, Sky-high survival est un seinen de type survival-horror (évidemment !) qui se démarque des autres œuvres du genre. Lors de son lancement ici, le dessinateur a fait un saut en France le temps de quelques séances de dédicaces. Nous l’y avons rencontré à cette occasion.
interview Manga
Takahiro Oba
Comment êtes-vous devenu mangaka ?
Takahiro Oba : Je dessinais depuis tout petit et, à la fin du collège, j’ai vraiment su que je voulais devenir mangaka. Dès ce moment-là et jusqu’au lycée, j’ai commencé à envoyer des mangas aux différentes maisons d’édition. Peu après, j’ai réussi à gagner un prix de la maison d’édition Kodansha, et c’est comme ça que j’ai commencé à être publié. J’ai d’abord fait plusieurs one-shot qui n’ont pas bien marché.
Takahiro Oba : Je suis de la génération Dragon Ball comme beaucoup d’autres, et bien évidemment, cela m’a marqué ! Sinon, plus récemment, j’aime beaucoup Katsuhisa Minami, l’auteur de The Fable (NDT : non traduit en France), pas forcément pour le dessin, mais ce sont les détails et l’univers qu’il arrive à créer.
Vous avez travaillé seul sur vos premiers mangas (non traduits en France) Stand by me (スタンドバイミー) et Hagawa no ijô na aijô (ハガワの異常な愛情), puis avec un scénariste pour Box ! (ボックス!) et désormais pour Sky-high survival. Après avoir essayé les deux, que préférez-vous : travailler seul ou avec un scénariste ?
Takahiro Oba : Après avoir effectivement essayé les deux, maintenant je pense que cela me convient mieux de n’être que dessinateur. Cela me procure plus de plaisir d’étonner les gens par le dessin que par l’histoire.
Takahiro Oba : Tsuina Miura, le scénariste, avait déjà écrit le scénario pour 3 tomes, et l’éditeur est venu me le proposer car il recherchait un dessinateur. Rien que l’idée des gratte-ciels reliés par des ponts était une super idée !
Quel est le meilleur argument pour donner envie à de nouveaux lecteurs de se lancer dans la série ?
Takahiro Oba : C’est une histoire de survival qui se passe dans le huis-clos le plus vaste du monde !
Contrairement au circuit classique, vous avez entamé la prépublication de ce manga sur le site Manga Box de Kôdansha et non dans un magazine papier. Cela a-t-il changé quelque chose pour vous ou pour vos lecteurs ?
Takahiro Oba : Pour dessiner, cela change à cause de la taille de l’écran. Ce manga est publié sur Internet mais la plupart le lisent sur smartphone, donc je tiens compte de la taille pour définir les cases et les bulles pour que cela soit assez grand. Quand on lit un magazine, on ouvre et on voit 2 pages en même temps. Là, je fais attention à ne pas mettre des visuels en pleine double-page. En tant que dessinateur, tout cela change au niveau de la manière dont je conçois la composition, mais je ne pense pas qu’il y ait un changement pour le public.
Takahiro Oba : Je reçois le scénario déjà découpé sous le format d’un story-board, et quand le rythme ne me convient pas ou qu’un personnage ne meurt pas et que le scénariste choisit de le développer, c’est tout à fait possible. Nous faisons un dîner ensemble par mois pour parler de tout cela.
Comment est décidé le design des protagonistes, notamment celui des « masqués » ?
Takahiro Oba : J’ai recherché la forme la plus neutre, pour ne pas savoir quelle est la personnalité derrière le masque. C’est le mystère qui fait le plus peur.
Takahiro Oba : Au japon, il y a beaucoup plus de garçons que de filles parmi les lecteurs, mais en venant en France et en Belgique, j’ai vu en effet que la proportion est la même. C’est plus compliqué au Japon : même si je sais qu’il y a plus de garçons, j’essaye de faire les choses en pensant aussi aux lectrices, mais j’imagine facilement qu’au vu du plus grand nombre de personnages féminins, le manga plaise plus aux garçons.
Qu’est-ce que vous prenez le plus de plaisir à dessiner et qu’est-ce qui est au contraire le plus compliqué ?
Takahiro Oba : Je prends beaucoup de plaisir à dessiner le personnage du sniper, c’est un de ceux qui plaît le plus au public, et à moi aussi. Le personnage le plus compliqué est Ein, car ses vêtements sont complexes avec beaucoup de dentelles, et elle est frisée, mais cela ne veut pas dire que je ne l’aime pas.
Takahiro Oba : Je n’ai pas beaucoup de temps pour lire des mangas, mais j’essaie. En ce moment, je lis The Fable de Katsuhisa Minami.
Si on vous donnait le pouvoir magique de voir dans l’esprit d’un autre artiste, vivant ou mort, dessinateur ou autre, afin de le comprendre, de savoir comment il pense, de pouvoir discuter avec son esprit, ou encore apprendre des nouvelles techniques de dessin par exemple... Qui choisiriez-vous et pour quelle raison ?
Takahiro Oba : Ça serait, Tsuina Miura, le scénariste de Sky-high survival, car je reçois ses scénarios chaque semaine et je suis toujours très intrigué par ce qu’il se passe dans sa tête !
Merci !
Merci aux éditions Kana et principalement à Stéphanie Nunez.
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TENKU SHINPAN © by Takahiro Oba, Tsuina Miura / Kodansha