Navigant dans le doux monde des comics depuis son enfance, Xavier Fournier est devenu une figure incontournable de celui-ci en France. Le rédacteur en chef de la seule revue consacrée à la bande dessinée américaine, Comic Box, est une mine d'informations sur les comics et le prouve chaque fois un peu plus au sein du magazine. Après une brève incartade dans le monde de la bande dessinée, il s'est lancé dans l'écriture d'un premier ouvrage intitulé Super-Héros : Une Histoire Française. Avec un tel sujet, beaucoup annonçait une sécheresse rapide pour Xavier Fournier et il n'en est rien. A travers ce premier livre, il a démontré que la France avait de vrais super-héros et qu'il était bien dommage de méconnaître notre culture, voir même de la renier. Ressortant plus instruit (et à fortiori moins bête) de la lecture de ce pavé, nous sommes allés à la rencontre de son créateur.
interview Comics
Xavier Fournier
Bonjour Xavier Fournier, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Xavier Fournier : Quel est le secret de ta déchéance ? (rires) Je suis tombé dans la potion magique des comics, gamin, par accident. Quelqu'un de ma famille avait gagné un Strange à une tombola et il a descendu l'échelle de tout le monde car personne n'en voulait. Au final, ça a atterri sur le petit Xavier qui ne savait pas dans quel engrenage il mettait la main. J'ai voulu devenir dessinateur de comics, donc j'ai fait des études de dessin. En fait, une fois à l'école, je me suis rendu compte que je n'avais pas la narration en moi, que passer d'une case à l'autre était compliquée. Je me suis redirigé vers l'illustration qui était nettement plus
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Tu as aussi été scénariste de bandes dessinées...
Xavier Fournier : Ce dont tu me parles est cette fameuse BD sur le catch. Quelqu'un est venu nous voir en nous proposant à Fabrice et à moi de faire un truc sur le catch. Il a du faire un amalgame entre le catch et les super-héros. Il se trouve que c'était quelque chose que je suivais bien, moins ces derniers temps. Fabrice était plus le scénariste de BD endurci de nous deux. Il m'a dit qu'on allait le co-écrire, je mettais en avant les archétypes du catch et Fabrice le mettait en forme. Au final, c'est dommage car le projet a mis longtemps à se mettre en place, l'éditeur a mis du temps à le sortir et à se décider s'il y aurai un tome 2 ou pas. Ce qui est idiot car les ventes n'étaient pas dégueulasses et on avait de quoi faire une suite. Le premier tome était vraiment un produit et le second aurait permis de mettre les catcheurs dans des aventures dans la veine du dessin animé sur les Harlem Globe Trotters. D'album en album, on aurait raconté les aventures des catcheurs s'ils s'étaient écrasés sur une île. On aurait pu faire une parodie de Lost par exemple. Finalement, ça ne s'est pas fait.
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Xavier Fournier : Ça dépend de la période de laquelle on parle. Il y a toujours une période où c'est la course. Par exemple, la semaine avant l'envoi des fichiers à l'imprimeur, c'est presque traumatique, même si ça c'est un peu arrangé. Quand tu l'as bouclé le numéro, pendant 2-3 jours tu es un peu down. Ensuite, tu échafaudes des plans pour le prochain et même s'ils ne seront pas tenus, tu imagines des choses comme lorsque Dan Slott te confirme ton interview mais au dernier moment, il y a un empêchement. Tu avais prévu de faire une couverture sur Spider-Man mais du coup, tu dois tout repenser. C'est assez monstrueux, et ce n'est que la conception. Ensuite tu élabores des articles et tu te retrouves un peu comme dans la saison 2 de Lost, le type qui est fond de son bunker avec l'horloge qui défile, ça rend maboule. Ce n'est pas stressant mais tu es à la merci qu'une information vienne tout bousculer. Je te dis une bêtise mais si tu fais un dossier de 6 pages sur Longshot et que le mercredi, tu regardes les news américaines et que tu apprends que Longshot change de sexe ou meurt dans tel épisode. Après, il y a le choix du spoil ou pas, parce que ça se passe aux USA. Il y a des mecs qui aiment crier aux spoilers à tout va, nous n'en faisons pas. Ton article est fini d'écrire, maquetter et là, tu dois le reprendre entièrement. Tu as des imprévus en permanence, des retards et nous ne sommes pas 20 à faire ce magazine. Nous sommes 7 et 8 en comptant le maquettiste. Il y a quelques années, Marco Lupoi de Panini passe sur Paris et vient prendre le café. Il découvre les bureaux et la salle de repos. Il me dit, tout en prenant son café : "Mais où sont les autres personnes qui font le magazine ?" [rires] La vérité est que si nous n'avons pas non plus de concurrents, c'est à cause de toutes ses raisons. Il y avait eu Planète Héros mais ils n'ont fait qu'un numéro.
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Xavier Fournier : Je ne sais pas. Il y a un truc qui a joué pour nous dès le départ, c'est que nous avons tous commencé à lire avec des écarts de 2-3 ans. J'étais le doyen, Fabrice ensuite, Lise Benkemoun après, etc. Lorsque tu fais des réunions de rédaction, il y a des fois où je peux parler de sujets un poussiéreux et je ne m'en rends pas compte. Je vois la tête en face et je comprends que personne ne sait de quoi je parle. L'équilibre du magazine se fait avant tout dans l'œil du lecteur. Je suis le gars qui est le plus dur envers le mag car je vois des choses que l'on n'a pas retouché ou des éléments que l'on a oublié. C'est une formule, on essaie de trouver un équilibre. Ne parler que des sujets de vieux serait consanguin. Mon but est de faire lire des nouveautés à des fans de oldies et inversement. J'essaie de créer de la matière à discussion.
Comment prenez-vous en compte les retours des lecteurs ?
Xavier Fournier : Pour les lecteurs, c'est très compliqué. De la même manière que pour la BD, tu dois aussi avoir ça. Il y a parfois des articles qui ont beaucoup de commentaires mais qui ne sont pas pour autant les plus suivis. On peut très bien avoir des courriers sur un sujet dans un numéro qui n'a pas marché. Ensuite, tu t'interroges sur ton but. Est-ce que tu veux écrire un sujet commercial ou quelque chose de pertinent ? Tu te retrouves à ménager la chèvre et le choux. Si tu ne fais que des choses commerciales, tu te fais chier. Dans un numéro, il faut qu'il y ait des articles qui plaisent au maximum de monde et des articles qui font revenir les gens. Ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Le courrier n'est pas représentatif. Il y aura toujours une personne pour te demander de faire quelque chose sur un comic paru chez Vertigo mais qui n'est jamais sorti en France. Je ne dis pas que je n'en
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Et des retours des éditeurs ?
Xavier Fournier : Pas trop en fin de compte. Lorsque l'on a débarqué, tout le monde se demandait qui nous étions. Notre premier distributeur s'appelait TSC et certains pensaient qu'il s'agissait de Tournon-Semic. Ils pensaient que nous étions un sous-marin de Tournon ! Les éditeurs ne comprenaient pas que nous allions directement demander des interviews à Marvel ou à DC Comics. C'était une autre époque, le temps a passé et l'arrêt de Comic Box nous a fait du bien. Les éditeurs nous ont vu partir et revenir. Nous ne sommes pas là pour leur piquer une licence ! Et puis nous parlons assez peu de l'édition VF dans Comic Box. Nous partons du sens de la version américaine. Si tu lis Première, tu vas lire comment James Cameron a fait son film, pas comment il a été diffusé sur les écrans français. Ce truc-là appartient aux lecteurs. S'ils veulent râler, c'est leur droit. Un critique de cinéma te parle du film, pas du confort de la salle.
C'est pour ça que les critiques des albums sont succinctes ?
Xavier Fournier : Je pense que c'est plutôt par manque de place. On parle quand même d'une cinquantaine de références. C'est énorme sans être énorme. On ne peut parler de tout. On évite de spoiler. Sur certains crossovers, nous sommes quand même plus engagés. Sur Age of Ultron, allez-y mais bon, on vous aura prévenu. Je ne peux pas choisir à la place du consommateur.
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Xavier Fournier : Alors fierté, je n'ai rien qui me vient. Il y a des trucs comme avoir retrouver la veuve de John Broome, celui qui a créé Green Lantern en 1940 et se rendre compte qu'ils vivaient en France depuis les années 60. retrouver cette femme qui avait 93 ans, vivait en maison de retraites et avoir un témoignage. Tu te dis que tu n'es pas mécontent de toi. Il ne faut jamais confondre. Nous sommes le type qui est en train de prendre la photo du vainqueur du Tour de France, nous ne sommes pas le maillot jaune. Lui, il peut avoir la fierté. Nous, nous sommes juste là pour transmettre.
Quelle a été ta dernière grande rencontre ?
Xavier Fournier : Je te dirais... C'est Frank Miller. Parce que plein de gens me l'avaient décrit comme quelqu'un d'un peu.... entier et il était très gentil, cela s'est passé de manière décomplexé. On a eu une vingtaine de minutes et un bon contact. Je suis tombé au bon moment. Tu reviens et tu te dis que tu lisais son Daredevil dans les années 80... Je lui ai filé des Strange ! il en avait entendu parlé et il les a regardé. Du coup, je lui ai donné et il les a gardé. Peut être qu'il les a jeté après dans une poubelle mais c'est marrant. Il y a une chose qui manque énormément dans les interviews écrites aux USA, c'est l'intonation. J'ai ça aussi avec Mark Millar. Tu peux penser plein de choses de lui en le lisant dans ces interviews américaines et puis un jour, tu le vois en convention et tu le vois faire son show. Ce type est juste espiègle, il rit de sa bonne blague. Quand tu es dans la pièce, tu comprends que c'est de l'humour et tu te marres. Par contre, quand tu le lis, ça ne passe pas. Tu le trouves juste con. Frank Miller ne cache pas qu'il n'est pas à gauche politiquement et
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L'interview de Frank Miller dans Comic box n'éludait pas non plus son douteux Terreur Sainte...
Xavier Fournier : Terreur Sainte est l'un de ses albums les mieux dessinés de ces dernières années. Il y a 2 choses qui ne vont pas : la préface et la postface. C'est n'importe quoi et ça vient de nulle part. Il y a aussi le coup où tous les musulmans s'appellent Mohammed. Une fois que tu as compris que Frank Miller a voulu faire ça à la manière d'une propagande façon Captain America des débuts, la véritable erreur de Terreur Sainte est de ne pas être sorti dans la foulée. Il y a des choses terribles qui sont sortis 2-3 mois après les drames du 11 septembre. Il y avait un comic qui montrait des pompiers et des infirmières s'enfoncer dans la fumée et ressortir en G.I. en déclarant qu'ils allaient les chasser dans leur pays. C'était hyper violent. Miller aurait publié son album à ce moment-là, il serait presque passer inaperçu. Le problème de ce type est qu'il a aujourd'hui un rythme de production à l'européenne. Or, quand tu lance un projet, pensé dans l'émotion, et
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On évoque souvent les difficultés de la presse avec l'arrivée du net et la chute des ventes physiques. Qu'en est-il pour Comic Box ?
Xavier Fournier : Il y a une crise de la presse, c'est indéniable mais elle a une autre origine. Elle perd des gens et une partie de ceux-là ne se retrouve par pour autant sur internet. Ils disparaissent. Il y a des gens qui arrêtent de lire parce que le nombre de points de vente physique est en chute libre. En 2000, il y avait environ 36.000 points de vente (kiosques, maisons de la presse). Aujourd'hui, on est à moins de 27.000. Et ça continue de baisser. Les gens qui sont dans la cambrousse et qui voient leur point de vente fermer, si pour continuer à suivre ce qui parait ils doivent faire 10 kilomètres en plus... En fait ils perdent l'habitude. Lorsque tu vas dans un kiosque ou une maison de la presse, tu as une impulsion d'achat. En voyant la une d'un magazine, tu va le prendre (ou pas). La différence n'est pas dans le net. On se rend compte d'ailleurs que les lecteurs papiers "disparus" ne se retrouvent pas pour autant sur le net. Donc, à notre niveau nous ne voyons pas le net comme une concurrence ou générant un problème quelconque (pas plus que l'existence de la radio), d'ailleurs la meilleure preuve c'est que nous avons un site nous aussi. Mais il s'agit plus d'une sorte de laboratoire. La différence n'est pas dans le support mais dans l'utilisation que les gens en font, selon qu'ils optent pour l'information de contenu et dans celle de flux. L'information de flux, tu la trouves sur le bandeau en bas de l'écran, sur les chaînes d'info ("untel a fait ça"). Nous, on est dans l'information de contenu. On va prendre 4 pages pour t'expliquer qu'Ultron c'est ça mais aussi ce truc et rebondir
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Xavier Fournier : Je viens de finir le numéro 95, c'est le 96. Nous sommes à moins d'un an du numéro 100. Si on arrive là, ce n'est pas une question de fierté mais on aura montrer à plein de gens qui crachent sur les comics en pensant que l'on a rien à raconter, que l'on aura atteint 100 numéros. Il y a certains ayatollahs de la BD franco-belge qui te disent que les comics et les mangas ne sont pas de la BD, c'est leur prouver le contraire.
Tu as sorti un ouvrage intitulé Super-Héros : Une histoire française. Peux-tu le présenter à ceux qui ne connaîtraient pas encore cet indispensable ?
Xavier Fournier : C'est un gros livre de quelques centaines de pages sur un genre qui n'est pas sensé exister. Quand j'ai débuté son écriture, beaucoup m'ont dit que je n'allais pas avoir grand chose à dire hormis sur Mikros et Photonik, que j'aurais vite fait le tour. C'est un peu comme une pièce qui est fermée dans la maison et on te dirait que ce n'est pas la peine d'aller voir là-bas car il n'y a rien. Tu ouvres et tu découvres plein de choses. Quand j'écris Comic Box, on essaie de ne pas avoir trop d'ornières. Comic Box était une réaction à plein de magazines de l'époque qui refusaient de faire 4 pages sur Spider-Man. Aujourd'hui dès qu'il y a un film, tout le monde parle de comics. Bref, cela m'était déjà arrivé de parler d'un petit super-héros français oublié. Je me suis fait un plaisir d'avoir Uderzo dans Comic Box parce qu'il y a un côté super-héros dans les pages d'Astérix et il y avait ses Captain Marvel. On devait être les 2 ou 3ème à lui en parler. Cela me faisait plaisir de montrer que Comic Box fait du comics mais que nous n'étions pas sectaire. Donc, en élaborant mon livre, je trouvais toujours des éléments plus anciens. Il y a quelqu'un qui m'a interviewé la semaine dernière et qui m'a demandé pourquoi ça n'existait pas les super-héros en France. Je lui ai demandé s'il avait lu le bouquin. Cette idée est plus répandue que ce que l'on croît. Il y a des intégristes pour tout. tu en as pour le Nyctalope et lorsque tu leur dis qu'il y a un super-héros français plus ancien, il y a une certaine résistance. Pierre
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Ton ouvrage remonte très loin, jusqu'au Comte de Monte-Christo. Es-tu certain qu'il n'y en avait pas d'autres avant ?
Xavier Fournier : Oui, bien sûr. Tu peux remonter jusqu'à Samson dans la Bible. Je me suis juste dit que je devais bien placer le curseur quelque part.Qu'est-ce qui différencie le héros du super-héros ? Finalement, ce n'est pas le super-pouvoir, Batman en est un exemple, c'est la notion de l'entité qui l'emporte sur le pouvoir. Les héros à la Monte-Christo ou Fantomas sont des individus qui cherchent à se faire passer pour des personnes qu'elles ne sont pas. Tu te fais passer pour moins puissant que ce qu'il n'est. C'est vraiment apparu au XIXème siècle avec les nombreux changements politiques, l'urbanisme, etc. Les gens se sont retrouvés dans des mégapoles, un peu perdus et cet être à part est capable de balader sans souci dans cette nouvelle société. Pour moi, c'est qui t'amène Batman.
Pourquoi a t-on un réel déni pour nos super-héros ?
Xavier Fournier : Il y a plein de raisons. La première et la plus facile est que l'image du héros libérateur nous a posé un petit problème. On s'en était pris plein la gueule pendant 5 ans et nous ne nous étions pas libérés tout seuls. Rouler des mécaniques était un peu compliqué. Il y a eu aussi le fait que l'on a eu des opposants à ces héros-là. Il y a des gens qui, pour des motifs idéologiques, ne voulaient pas entendre parler de super-héros, soit des gens très à droites pour qui il n'y a aucun autre surhomme que Dieu, soit des gens très à gauche qui trouvaient que les
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Dernièrement, les super-héros français sont plus présents par le biais de rééditions ou de nouveaux personnages. Qu'en penses-tu ?
Xavier Fournier : Il y a 2 choses. Tout d'abord, il y a l'âge de certaines personnes. Thierry Mornet quand il fait le Garde Républicain, Serge Lehman quand il fait ses projets, ce sont des quadra ou des cinquantenaires qui ont beaucoup lu et fait énormément de recherches. On va dire que des gens ont été cherché et sont tombés là-dessus. il y a aussi les moyens d'impression qui se sont démocratisés. Il y a 15 ans, Original Watts ou Black & White n'auraient sans doute jamais pu faire leurs projets. Les imprimeurs ne se tournaient que vers des grands professionnels. C'était super compliqué. Il y a sans doute aussi un moment où les éditeurs, qui sont résistants sur certains points, sont quand même conscients que le public qui va voir les Avengers va peut être s'intéresser à autre chose. il y a sans doute aussi le viral. Les gens arrivent plus facilement à se passionner pour des projets. L'associatif existe donc plus facilement qu'il y a quelques années. Il y a encore une grosse route à franchir. J'ai croisé quelques réalisateurs de film qui essaient de caser depuis un moment des projets de super-héros français. Les producteurs ou les
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Tu verrais plutôt une approche légère à la Marvel ou plus sombre à la DC Comics ?
Xavier Fournier : Cela dépend du perso. Si on nous refait un Fantomas pourquoi pas, mais dans la continuité des romans. Un Fantomas proche des romans aurait le ton des films de Christopher Nolan. Ou du Christophe Gans. Si tu as envie d'être un peu provo, tu peux aussi dire que le film de super-héros français c'est peut être Lucy par Luc Besson.
Si je t'offrais le pouvoir métaphysique de visiter le crâne d'un autre artiste pour en comprendre son génie ou lui piquer diverses techniques, qui irais-tu visiter ?
Xavier Fournier : J'ai l'impression que tu définis en quelque sorte l'usage de la lecture. Finalement, si je devais entrer dans le crâne d'un auteur pour lui piquer des techniques, cela voudrait dire qu'il a mal exprimé ses idées. Ce serait plutôt pour savoir qui est le gars derrière. Qu'est-ce qu'il fait d'autres derrière son œuvre ? Il y a des types qui se prêtent à ça comme Grant Morrison. Sa manière de réutiliser les mêmes figures encore et encore de manière différente m'intéresse énormément. Dans son Multiversity, il y a des idées qu'il exploite depuis 20 ans et qu'il te ressert encore. Mais tu te fais avoir et il trouve un angle nouveau. Il y a un truc comme ça qui est fascinant. J'aimerais aller dans la tête de Jack Kirby, d'Alan Moore, de Stan Lee, de ceux qui sont plus là. Tu ne peux pas mettre sur la même table des oranges et des pommes et savoir quel est le meilleur fruit. J'ai beaucoup de plaisir à lire plein d'auteurs. J'adore ce que fait Rick Remender avec Low ou Black
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Xavier Fournier : Je sors à la rentrée "La guerre selon les comics" chez un autre éditeur, Histoire et Collections, qui portera sur la seconde guerre mondiale. J'ai d'autres projets chez Huginn et Munin. J'avais dis que j'y toucherais pas mais on a un complément-book, une anthologie qui va venir se greffer à Super-Héros: une Histoire Française. Ce n'est pas une suite mais ce sera complémentaire et ca sort à l'automne. Après.. J'ai refusé plusieurs projets de livres parce que je n'ai que deux bras et que les journées ne font que 24 heures... et qu'il y a aussi un magazine à remplir. Mais j'ai déjà des choses en tête pour 2016, aussi bien pour Comic Box 100 qu'en matière de livre.
Merci Xavier !
Remerciements au magasin Cultura de Chambray-les-Tours pour avoir permis cette rencontre..