L'histoire :
- L’enfer en bouteille : Seuls survivants d’un naufrage, un garçon de 11 ans et sa sœur âgée de 7 ans échouent sur une île déserte. Les deux enfants s’acclimatent vite à leur nouvel environnement qui ressemble à un paradis. Mais, quand ils grandissent et que le désir charnel naît en eux, la situation va dégénérer...
- La tentation de Saint-Antoine : Alors qu’on est dimanche, personne ne se présente à l’église. L’abbé décide donc de se promener dehors pour voir ce que font les paroissiens. Là, il a va être confronté à des visions d’horreur et de dépravation...
- Kogané-mochi : Masseur aveugle, Kamenoichi aime deux choses : le sexe et l’argent. S’il n’a aucun problème à amener une femme dans son lit, il fait cependant preuve d’une avarice stupéfiante. Ses voisins, deux jeunes amoureux, en veulent à son magot et complotent pour s’emparer de son argent...
- Pauvre grande sœur : Une jeune fille de 19 ans se prostitue. Après le travail, elle retourne dans sa roulotte pour prendre soin de son petit frère handicapé. Pour eux, la vie n’a pas été facile, surtout pour la demoiselle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Maître incontestable de l’ero-guro et considéré par Moebius comme un auteur de talent comme en témoigne la préface , Suehiro Maruo nous revient avec ce recueil de quatre nouvelles. Au menu : un frère et une sœur naufragés sur une île déserte, la tentation de Saint-Antoine vécue par un abbé, un masseur aveugle et coureur de jupons dont les voisins cherchent à s’emparer du magot, et une sœur qui se prostitue pour survivre et prendre soin de son frère handicapé. En dehors de la dernière nouvelle, toutes sont des adaptions d’œuvres célèbres : L’enfer en bouteille est un roman de Kyûsaku Yumeno, La tentation de Saint-Antoine est un texte religieux et Kogané-mochi une pièce de théâtre. Néanmoins, le mangaka sait donner vie à ses histoires en y apportant sa patte et pas uniquement via le trait de ses dessins emprunts de réalisme. Ici, on retrouve des thématiques habituelles (sacrifices de soi, rejet de la société, personnes hideuses...) mais le rendu n’est pas aussi glauque que dans ses autres œuvres. Ainsi, les scènes érotiques sont beaucoup moins mise en avant et ne relèvent pas forcément de la perversion : non, ce sont les destins des personnages qui sont tragiques, atroces et difficiles. Pourtant, on ressent une sorte de fascination à la lecture, tant parce que les récits sont intéressants que parce l’esthétisme des dessins et la tension ambiante exercent une attraction forte. Bref, du très bon Maruo !