L'histoire :
- Les trois ans passés loin de Rome ont changé la vie de Lucius d’une manière qu’il n’attendait pas : sa femme l’a quitté ! Aussi, lorsque son ami Marcus passe le voir chez lui car il n’a pas de nouvelles depuis un bon moment, il le retrouve seul dans une maison en désordre, complètement déprimé. En fait, Lucius se reproche de n’avoir su combler le désir que sa femme avait d’avoir un enfant et se demande si ce n’est pas à cause de cela qu’elle est en réalité partie, plutôt qu’à cause de son absence prolongée. Pour que Lucius reprenne confiance en sa virilité, Marcus l’emmène voir une prêtresse de Priape. Celle-ci va l’immerger dans un bain spécial censé lui redonner de la vigueur au lit, mais Lucius se retrouve alors transporté encore une fois au Japon, où il va découvrir qu’il existe là-bas aussi un culte du phallus...
- Alors qu’il effectue une réparation dans l’un des thermes dont il a la charge, Lucius rencontre un groupe de nouveaux citoyens romains qui se comportent comme les barbares qu’ils étaient à l’origine : ils sont bruyants, se baignent avec des vêtements, voire font leur lessive, et se décrassent une fois dans l’eau ! Mais ces derniers ne veulent pas entendre les explications de Lucius et font parler leurs poings. C’est alors qu’un nouveau voyage au Japon va lui donner une nouvelle piste à explorer pour résoudre ce problème...
...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S’il est vrai que le premier volet avait l’avantage de la surprise et de l’originalité du thème, on avait pour autant l’impression d’avoir déjà fait un peu le tour de la comparaison Rome antique / Japon moderne à la fin de sa lecture. C’est donc en se demandant si l’auteur allait savoir renouveler un peu son récit qu’on entame ce volume deux, qui se révèle heureusement plus intéressant qu’escompté. Effectivement, au-delà de la simple comparaison sur l’usage des bains publics dans les deux cultures, la mangaka aborde des thèmes inattendus : culte du phallus, règles du savoir-vivre dans les bains, vivarium aquatiques pour animaux exotiques, espaces de jeux pour les enfants dans l’eau, techniques commerciales de fidélisation et répartition du public dans un groupe de thermes et non dans un seul, ou encore intrigues politiques. Si ce dernier point n’est qu’en fond derrière le reste, cela n’en ajoute pas moins une dimension plus prenante au récit. D’ailleurs, la fin amène aussi un cliffhanger qui nous fait comprendre que le tome trois proposera une dimension supplémentaire, puisqu’il semble que la réussite du héros Lucius l’ait fait suffisamment remarquer pour qu’on pense à l’éliminer. Par contre, l’auteur n’échappe pas à la construction répétitive de ses chapitres qui suivent donc tous le même schéma. Comme pour l’album précédent, cela passe néanmoins sans encombre car le récit réussit à se montrer suffisamment attractif pour qu’on oublie ce défaut. Les graphismes sont quant à eux toujours d’un bon niveau et on notera que la couverture est une illustration très réussie et amusante qui, à l’image de celle du volume 1, mêle subtilement art antique et anachronisme. Même si l’auteur nous a prouvé cette fois qu’elle en avait encore sous le coude avec cet opus qui ne démérite pas, on continue finalement d’appréhender légèrement la suite du récit car on a pour la seconde fois l’impression d’avoir fait le tour du sujet. Tant mieux : comme on veut tout de même lire la suite pour voir ce que la mangaka va pouvoir nous apprendre de plus, cela lui permettra d’avoir encore une fois l’occasion de nous surprendre ! On attend de voir ça...