L'histoire :
Péko et Smile, amis d’enfance devenus lycéens, jouent au ping pong comme le yin et le yang, de façon diamétralement opposée. Le premier est attaquant, sûr de lui, vantard, exubérant, aime se mettre en avant et se prend pour un génie ; le second est défenseur, calme, toujours stoïque et ne joue pas pour gagner mais pour faire comme son ami Péko et qu’on lui fiche la paix. Sans rival en dehors de Smile qui ne gagne pourtant pas contre lui, Péko sèche les entrainements du club du lycée et préfère fréquenter la salle de tennis de table de son enfance, près de la gare, où personne n’arrive à lui tenir tête. La mémé qui tient la salle voit que Smile se laisse dominer par son ami, mais qu’il n’a pas conscience de son propre talent. Un jour où Péko vient à l’entraînement du lycée et joue contre Smile, l’entraîneur remarque la même chose : Péko est très bon mais se repose sur ses lauriers, tandis que Smile a tout un potentiel à débloquer. Dès lors, l’entraîneur ne va plus lâcher Smile jusqu’à ce que ce dernier accepte enfin sa vraie nature tandis que Péko restera sur le bord de la route après avoir pris enfin conscience de ses limites...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si Ping pong est un manga de sport, comme toute œuvre de Taiyou Matsumoto elle n’a pourtant rien de classique du genre. Ses personnages sont comme toujours des marginaux en décalage avec ceux qui les entourent, mais sans que cela aille trop loin cette fois. Loin des archétypes des héros de mangas sportifs, et même s’ils peuvent paraître tout d’abord assez stéréotypés, ses protagonistes sont finalement très humains et plein de subtilité, et le récit se veut réaliste. On se passionne pour le parcours de ces derniers plus que pour le sport en lui-même, les phases d’action étant mises en avant mais pas si détaillées que cela au final. Le mangaka ne trame presque pas ses planches mais joue beaucoup avec les aplats de noir, avec un contraste très accentué entre les ombres et la lumière. Son découpage, assez classique la plupart du temps, laisse place à des effets très originaux dès lors qu’il s’agit de planches d’action. La mise en scène fait la part belle aux axes de caméra très dynamiques, passant d’un gros plan à une vue à la première personne en passant par des effets déformant ou une vue par en-dessous pour accentuer la pression, et bien d’autres encore. Même certaines onomatopées sont designées pour rendre les sons plus « visuels ». Le premier tome de cet intégrale a été complété par un chapitre « 0 » en bonus, ainsi que tout un tas de clés de compréhensions sur le vocabulaire utilisé, les références culturelles, la région où se déroule le récit, et bien évidemment sur le ping pong. Une belle édition prestige donc, pour cette œuvre mythique de l’auteur qui la méritait amplement.