L'histoire :
Les karats sont des démons pouvant prendre forme humaine. Pour autant, tout comme les autres monstres, ces derniers sont chassés par les humains, et parfois asservis. Dans la ville d’Ishtar, Toru est un lycan parmi les plus puissants de son espèce. Il est emprisonné dans les sous-sols de la ville et obligé à combattre dans des arènes clandestines mafieuses sous le nom de Stray Dog. Toru s’est asservi de son plein gré car il est la mythique bête du Gévaudan et sa puissance démoniaque est telle qu’elle prend le dessus sur sa personnalité, ce qui l’oblige à avoir un contractant humain pour le limiter. Aokideso est le directeur du Bird, une société qui recense les karats et leur pose des scellés pour les rendre inoffensifs, au lieu de les tuer comme le fait l’Eglise. Aokideso est docteur en génétique et en arts occultes, et c’est pour ses capacités exceptionnelles que Morrians, le mafieux qui dirige les arènes clandestines, l’a fait enlever pour lui demander de fabriquer des scellés capables de retenir Toru de manière plus efficace que ceux qui le contraignent actuellement. Sa fille en otage, Aokideso est obligé de travailler pour Morrians. Mais voyant que Toru veut sauvegarder sa part d’humanité et refuse de tuer ses adversaires dans l’arène, Aokideso décide d’aider le monstre en devenant son nouveau contractant. Seulement, l’humain devra à terme y laisser la vie. Il demande alors au démon de s’occuper ensuite de sa fille Tsubaki...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parue à l’origine aux éditions Brumes il y a quelques années, Stray Dog voit ici sa renaissance aux éditions Glénat. Bien en a pris à l’auteur puisque le précédent éditeur avait fourni un travail plutôt médiocre. Pour l’occasion, VanRah a entièrement refait chacune des planches de ce volume, et même les quelques fans qui auraient déjà acquis ses albums auparavant ne se sentiront donc pas lésés par cette nouvelle version, bien mieux dessinée. L’histoire est celle de Toru, un lycan parmi les plus puissants, et non des moindres puisqu’il est même la mythique bête du Gévaudan. Dans un monde où les humains connaissent les démons et les exterminent ou bien les asservissent, Toru est ce qu’on appelle un karat, un monstre pouvant prendre forme humaine. Pour autant, il n’a pas droit à un traitement de faveur. Emprisonné dans les sous-sols de la ville d’Ishtar, il est obligé de combattre d’autres démons dans des arènes clandestines. Lié de sa propre volonté au chef de la pègre, Morrians, afin que cette alliance limite son côté démoniaque, Toru ne voudrait pour autant pas avoir à tuer et ne veut plus combattre dans les arènes. Voulant pouvoir le contraindre à obéir à sa guise, Morrians demande alors qu’on fabrique à Toru des scellés exceptionnellement puissants, ce que seul le spécialiste en la matière, le docteur Aokideso, pourra faire. Obligé d’accepter le travail, le scientifique va alors tenter d’aider Toru à s’échapper en devenant son nouveau contractant en échange de sa propre vie, laissant derrière lui sa fille Tsubaki que Toru devra dès lors protéger... Histoire sombre donc, que quelques touches d’humour viennent ponctuer de-ci de-là pour alléger quelque peu l’ambiance. Si le déroulement des événements est un peu stéréotypé, comme le sont d’ailleurs les caractères des différents protagonistes, on se retrouve pour autant rapidement absorbés par le récit, d’autant plus que dans la deuxième moitié de ce tome l’histoire devient un peu plus inattendue. Côté graphismes, si parfois les visages des personnages se ressemblent un peu trop et que quelques soucis de proportions surgissent de temps en temps, le constat global est malgré tout plutôt bon. Les planches sont très travaillées d’un point de vue découpage, mise en page et tramage. Par contre, les décors manquent souvent à l’appel... Tout au long du tome, de nombreuses pleines pages tiennent plus de l’illustration et révèlent alors tout le potentiel de VanRah en tant que dessinatrice. Un titre à essayer pour les amateurs de fantastique, de lycanthropes et de récits sombres.