L'histoire :
Bienvenue dans un univers complètement délirant, spécial, barré, divergent, incohérent, fou, trans-dimensionnel, inconvenant, loufoque… Bienvenue dans la vie d’un homme du peuple, tour à tour cadre lambda ou libraire, fortement ancré dans la réalité stoïque de son quotidien comme le montre le plumeau à poussière qu’il tient presque toujours à la main. Bienvenue dans sa vie version « tout peut arriver » ; une vie où chaque lieu et chaque élément est susceptible de se transformer à tout moment en quelque chose de complètement irréaliste. Ici, aucune loi de la physique ou de la logique ne s’applique ! Lorsqu’il en a assez de se faire enlever par des extra-terrestres ou de trouver des fées dans ses mandarines, le héros part se détendre à la piscine, histoire de piquer une tête dans un bassin rempli de chiens. Rien d’étonnant à ce que, chemin faisant, il passe un petit coup de plumeau sur un poteau électrique ou une boîte aux lettres avant de rester vaincu devant l’air paisible d’un chien endormi qu’il n’osera nettoyer de peur de le réveiller. Et si tout ce qu’il voit dessiné apparaît alors autour de lui, il vaut mieux aller regarder un match de baseball à la TV ! Au risque de voir débouler les joueurs dans son salon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
100% ancré dans une sorte de contre-culture alternative étrange et loufoque, Intermezzo s’inscrit de plein droit dans la lignée éditoriale d’IHMO, éditeur spécialisé dans les mangas « différents ». D’ailleurs, l’œuvre porte bien son nom : intermezzo est en effet un terme musical désignant la plupart du temps un petit intermède entre deux grosses parties (accessoirement, cela désigne aussi une figure d’échecs spécifique venant s’intercaler entre deux mouvements qui auraient logiquement du se suivre). Ainsi, cette série trouve sa place dans l’entre-deux mondes de ce qui se fait habituellement, pour le plus grand plaisir des amateurs d’humour très décalé. Mais celui-ci est parfois trop décalé et, là où le lecteur cherchera un gag, il trouvera parfois un moment de poésie, certes plaisant, mais loin du rire facile qu’il aurait peut-être escompté. Cela vient aussi du fait que, par moments, l’auteur fait référence à des habitudes de la culture japonaise qui sont souvent inconnues du public occidental. Ceci mis à part, tout cela est souvent amusant mais nécessite quelquefois de s’attarder quelque peu pour bien en comprendre toute la subtilité. Quant aux graphismes, ceux-ci s’inscrivent également dans une démarche particulière : aucun texte et style épuré (habituel dans le format des strip comics), mais qui sait parfois s’affranchir des barrières habituelles de la simple case, comme lorsque le personnage se joue des bordures qui l’entoure en sortant son plumeau d’un côté pour le retrouver de l’autre. La démarche est là : tout doit être compris sans que le moindre mot ne soit lisible, cela étant même un des éléments clé de l’humour tel que le conçoit l’auteur. A essayer !
