L'histoire :
Midori est une jeune fille de douze ans qui a été abandonnée par son père il y a trois ans. Après avoir vécu avec sa mère jusqu’à la mort de cette dernière, seule et sans le sou, elle finit par se retrouver embauchée dans une troupe de cirque. Malheureusement, la vie de saltimbanque ne lui convient pas et les autres membres de la troupe lui font toujours des misères, la frappent, la violent ou lui font manger les petits chiots qu’elle élevait en secret. Les rares fois où elle s’énerve et traite tous les autres de monstres, elle est sévèrement punie et c’est tous les jours que la jeune fille verse des larmes de désespoir. Midori pense souvent au suicide et regarde d’un air rêveur les trains qui quittent la ville, tout en sachant que son désir d’évasion est vain. Un jour, un nain capable d’entrer complètement dans une bouteille arrive au cirque et celui-ci tombe sous le charme de Midori. L’attirance est réciproque mais la demoiselle en a-t-elle vraiment fini avec le malheur ? Rien n’est moins sûr...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suehiro Maruo est un maître incontesté de l’ero-guro et on a déjà pu voir son travail à travers des titres comme Vampyre ou La chenille. De plus, les fans auront déjà lu ce titre qui est aujourd’hui réédité avec une nouvelle traduction, des pages en teintes de rouges fidèles à la version japonaise, ainsi qu’une pièce de théâtre de quelques pages de l’auteur. S’il n’y a rien à redire aux pages colorisées ainsi qu’au travail de traduction, on est en revanche déçu par le reste. En effet, l’histoire n’est pas extraordinaire en soi et suit un fil conducteur assez simpliste puisque Midori (l’héroïne, donc) a été recrutée par un cirque dont tous les membres lui font subir des brimades (aussi bien morales que sexuelles) et l’arrivée d’un nain capable d’entrer dans une bouteille va lui apporter un bonheur éphémère. Au lieu d’exploiter les possibilités offertes par les corps étonnants de la troupe, l’intrigue se contente d’accumuler le misérabilisme tant les malheurs s’abattent constamment sur Midori, et la couche de pathos qui s’abat sur le lecteur est rebutante. De plus, les chapitres ne vont jamais au bout de choses et laissent presque à chaque fois une désagréable sensation d’inachevé. Quant à la pièce de théâtre, celle-ci n’a aucun sens et contient beaucoup de vulgarité inutile : la déception est donc là aussi de rigueur. Graphiquement, le constat est heureusement plus positif, notamment grâce à une mise en scène réjouissante et des personnages qui changent de l’ordinaire. Ceux-ci sont d’ailleurs expressifs mais manquent de naturel : on a l’impression que les cases sont des illustrations du texte plutôt que des dessins faisant vivre l’action, ce qui est un peu déroutant mais bien adapté au récit et son univers. En tout cas, ce titre n’est clairement pas ce que l’auteur a fait de mieux et, malgré une réédition de qualité, s’avère très dispensable.