L'histoire :
Le père de Hiroya, un collégien de 13 ans, est muté à Paris et c’est toute la famille qui part ainsi en France avec lui. Chacun a sa propre réaction : Hiroya semble plutôt stoïque, Yumi, la grande sœur, est aux anges en pensant aux grandes marques comme Chanel ou Vuitton, la mère se vante auprès de ses amies et le père est simplement encouragé par ses collègues de manière tout à fait distante. En fait, l’adolescent n’est pas vraiment enchanté par ce déménagement et leur arrivée dans la capitale française est loin d’être un rêve : il fait froid et il pleut. Yumi aperçoit une boulangerie et demande aussitôt à ses parents d’acheter du pain. Seulement, au moment de payer la boulangère, le père de Hiroya se rend compte qu’il n’a pas de petite monnaie et finit par lui tendre un billet de 500 euros. Non seulement, la commerçante refuse son argent, mais en plus celle-ci s’énerve et jette la famille hors de la boulangerie. Yumi est furieuse mais un beau jeune homme s’approche et leur donne du pain. Toute la petite famille se partage alors cette nourriture, sauf Hiroya qui est inquiet : arrivera-t-il à se faire des amis dans sa nouvelle école ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n’est jamais évident pour un collégien d’arriver à se faire des amis lorsqu’il change d’école, et encore moins quand on change carrément de pays. Il faut en effet s’habituer à un autre mode de vie et de langage, ce qui constitue souvent un gros obstacle à l’intégration. A travers le regard de Hiroya, l’auteur parvient parfaitement à montrer le décalage existant entre les modes de vie japonais et français ainsi que la difficulté à se faire accepter dans un nouveau groupe à la culture différente. L’histoire est rythmée et le tout est traité avec tendresse, justesse, légèreté et humour (on n’échappe pas à certains clichés), ce qui en fait une lecture des plus sympathiques. En revanche, si l’intrigue est vraiment intéressante, les graphismes sont tout de même plutôt décevants. Comme souvent avec les joseî, le fond importe plus que la forme : le découpage est classique, le tramage très basique et le trait ne semble pas toujours très travaillé. Heureusement, les personnages sont très expressifs et les décors sont souvent présents (on a d’ailleurs droit à de très belles vues du Sacré Cœur). Au final, ce premier volume présente un fort potentiel scénaristique et on a hâte de lire la suite. A découvrir…