L'histoire :
Emmené dans les bas-quartiers de la ville par Cesare, Angelo prend la triste réalité du monde de plein fouet : bébé à peine né et déjà jeté dans le fleuve, population soumise à l’ordre des dominicains et qui se bat la nuit venue pour manger des restes dans des tas de déchets... Cesare lui explique que cette situation est créée de toutes pièces par l’église dominicaine : pour que les pauvres continuent de croire à l’enfer et implorent la miséricorde de Dieu, les dominicains se gardent bien de leur donner la moindre éducation. Ainsi, plus la population est misérable, plus elle assoie le pouvoir de leur église, et il ne faut donc surtout pas que les gens s’enrichissent. Les dominicains font même tout pour les pousser toujours plus loin dans la misère ! Dans son discours, Cesare s’emporte et laisse parler sa colère contre ce système ignoble. Plus tard, il confiera même à Angelo que la corruption de l’église remonte jusqu’au Vatican. C’est pour réformer tout cela que Cesare veut obtenir la dignité de cardinal coûte que coûte...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sorti simultanément au premier, ce second opus perd moins de temps à présenter les protagonistes et à dégrossir la situation et peut enfin nous emmener plus loin dans l’intrigue. En cela, il se montre plus intéressant que son prédécesseur qui commençait pourtant déjà très bien la série. Dans ces chapitres, on découvre les motivations de Cesare, mais aussi de nouveaux protagonistes comme son père, Christophe Colomb ou même Leonard de Vinci ! Pour les deux derniers, ces rencontres sont sympathiques mais n’apportent pour le moment pas grand-chose au récit, si ce n’est de se rendre compte du niveau de portée historique d’un personnage comme Cesare. Le point est aussi fait sur les différentes intrigues politiques du moment et, dans ce jeu d’échec, il nous est expliqué que le père de Cesare brigue la place du pape qui sera bientôt vacante. Tout en expliquant à Angelo qu’il désire atteindre les plus hautes strates du pouvoir afin de changer l’ordre établi, Cesare œuvre donc pour le moment afin d’aider à l’élection de son père en tant que prochain pape. On découvre ainsi toutes les subtilités des relations politiques au sein de l’église et à quel point Cesare joue de sa personne en restant toujours sur le fil du rasoir... Ce second volet, par ailleurs toujours aussi impactant visuellement (on retiendra particulièrement les 4 pages couleurs au centre du tome, dont une représentation inattendue de l'intérieur de la chapelle Sixtine avant que Michel-Ange ne peigne ses célèbres fresques), confirme donc la très bonne impression déjà laissée par son prédécesseur, tout en complexifiant un peu une intrigue toujours plus passionnante. Avec tout cela, Cesare se hisse directement au sommet des séries de type historique, et devrait y rester un bon bout de temps. D’ores et déjà un indispensable, donc !
