L'histoire :
Cesare revient de Florence où il a rencontré en secret Lorenzo de Médicis, le père de Giovanni, pour sceller une alliance concernant le projet de construction d’une manufacture de tissu à Pise. Fatigué par son voyage, Cesare charge Francesco, l’un des hommes de confiance, d’aller voir Giovanni pour lui expliquer son projet... Durant l’absence des espagnols à l’université lors du voyage de Cesare à Florence, le cercle des étudiants français n’avait plus vraiment d’opposition et en a profité pour annexer une salle commune. Voyant cela, des étudiants du cercle espagnol de retour, Miguel en tête, entendent bien remettre les choses en ordre. Henri, chef de file des français, commence à se montrer belliqueux et n’hésite pas à insulter Miguel et ses origines juives, ainsi que tous les espagnols à cause de l’histoire de leur pays avec les maures, pour justifier qu’ils n’ont pas leur mot à dire. C’est alors qu’Angelo se mêle à la dispute : il rétorque à Henri ce que tous les étudiants italiens pensent sans oser le dire tout haut, à savoir qu’ils se trouvent à l’université de Pise, régie par un système démocratique, et que la mentalité monarchique des français n’a donc rien à y faire. La prétendue légitimité dont parle Henri n’a pas cours ici et ils n’ont pas à faire leur loi. Henri devient fou de rage et fonce sur Angelo qui prend ses jambes à son cou. Il est arrêté par Cesare qui vient tout juste de revenir à l’université après sa longue absence, et ce dernier prend immédiatement sa défense face au français, ce qui aura beaucoup de répercussions...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Concernant les intrigues, le second volet avait enclenché le mouvement, et celui-ci continue dans cette lignée. Si le début met l’accent sur les rivalités provoquées par les français entre les différents clans d’étudiants, on y suit déjà malgré tout les prémisses des évolutions à venir. Cette première partie permet à l’auteur de poser un éclairage sur plusieurs choses : les différentes pensées de l’époque concernant les origines et la religion ainsi que les problèmes que cela peut engendrer, mais aussi le statut particulier de l’Espagne qui est alors un pays au mélange culturel très fort. Puis, l’affaire de la construction de la manufacture revient sur le devant de la scène et remplit le reste du volume. On découvre alors plus précisément les tenants et les aboutissants de l’affaire mais aussi le rôle qu’aura à tenir Angelo. Les détails du plan de Cesare sont intéressants et on fait aussi connaissance avec un nouveau personnage historique, Machiavel. La partition graphique est quant à elle toujours aussi impeccable, et les décors font d’ailleurs l’objet d’une partie des bonus de fin où l’auteur explique comment elle fait ses recherches pour coller au plus près à la réalité de l’époque. Plusieurs pages parlent également de la situation géopolitique et du statut d’enfant illégitime et de ce que cela pouvait impliquer pour Cesare, ce qui fait écho à une discussion de ce dernier avec Giovanni De Médicis. Dans les premiers chapitres de ce volet, Cesare lui explique en effet pourquoi il ne pourra jamais atteindre les plus hautes strates du pouvoir de par sa naissance, et que c’est pourquoi il va désormais soutenir Giovanni dans l’ombre... Bref, même si l’action décolle un peu moins et que la plupart des scènes se passent en intérieur et ne permettent donc pas de profiter des superbes décors extérieurs, voilà encore un volume très intéressant.