L'histoire :
Quand Angelo revient là où il avait laissé Cesare, ce dernier a disparu. Heureusement, le jeune homme n’est pas loin : il est allé se mêler à un groupe de jeunes femmes assises sur des marches à quelques mètres de là. Lorsqu’elles apprennent que les deux garçons sont étudiants et viennent d’autres régions, elles sont impressionnées : elles, qui sont brodeuses, ne connaissent rien d’autre que la ville de Pise, pas même les cités alentour. Tandis que Cesare inspecte les mains de couturières de ces demoiselles qui s’en trouvent charmées, Angelo est approché par l’une d’elles, Emilia... Tous sont en train de discuter lorsqu’arrivent Giovanni et ses suivants qui s’étonnent de les voir à cette fête populaire, qui plus est vêtus comme des roturiers. Rapidement, une dispute éclate entre Angelo et Draghignazzo, ce dernier exprimant ses doutes quant à l’honnêteté d’Angelo à qui a échu le rôle de chef de chantier de la manufacture en construction qui aurait dû lui revenir. Pour apaiser les tensions, Cesare propose alors que tous, étudiants et brodeuses, aillent ensemble faire une escapade en bateau sur la rivière. Une fois sur les quais, Cesare explique à Angelo qu’ils sont suivis depuis un moment et que se mélanger au groupe des jeunes femmes, ainsi que de se rendre près de la rivière, étaient des moyens de vérifier que l’inconnu en avait bien après lui. Profitant que sa garde rapprochée n’est pas là et que celui qui est probablement un assassin ne va pas se méfier, Cesare décide alors de partir seul dans des ruelles afin de paraître vulnérable et de piéger ainsi son ennemi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le passage à la fête populaire où Angelo et Cesare se sont rendus en ville sans escorte continue au début de ce 5ème volet sur le même ton sympathique et léger qu’il y avait dans l’opus précédent, avant que l’ambiance ne change d’un coup radicalement car Cesare s’est rendu compte qu’un assassin les suivait, et le jeune homme part alors l’affronter seul. L’ambiance bon enfant fait dès lors place à la tension et à l’action, et cela restera ainsi jusqu’à la fin du volume, car la majeure partie du reste des chapitres est consacrée à une simulation de bataille organisée pour que les étudiants de l’université s’affrontent. Loin d’un simple jeu ou d’une joute honorable, c’est surtout le théâtre des règlements de compte entre les différents meneurs des cercles d’étudiants, les français en tête cherchant à mettre une bonne rouste à Cesare et dans une moindre mesure à ses amis espagnols. Evidemment, un « accident » est si vite arrivé que la mort de Cesare pourrait alors très bien se produire sans que personne n’ait rien à y redire... Si on n’a pas l’habitude de voir autant d’action d’un coup dans la série, il faut bien avouer que le résultat est pour autant réussi et qu’on rentre facilement dans le récit, sans compter que les stratégies mises en œuvre par Cesare amènent un vrai plus à ces affrontements. Cela permet également de découvrir que Cesare n’est pas infaillible, comme on pourra le découvrir lors du tournoi... Seul véritable couac de ce volume, un petit manque de lisibilité dans les scènes de combats à cheval où les étudiants sont tous harnachés, notamment avec des heaumes qui empêchent de bien les reconnaître. Ainsi dans certaines planches, malgré des tenues différentes en fonction des camps, on ne sait plus trop qui fait quoi, sans compter qu’un ou deux gros plans dans ces moments-là n’aident pas non plus à bien appréhender certains mouvements. En dehors de cela, les graphismes sont toujours aussi soignés et, grâce au tournoi, on a l’occasion de voir pas mal de choses différentes de ce qu’on a pu admirer jusqu’ici dans la série. Enfin, les dernières pages sont consacrées à des explications sur différents points évoqués de près ou de loin dans ces chapitres (tournoi, croisades, chevaliers, guerres...), mais aussi à une petite interview des auteurs en rapport avec les événements de ce volume, ces bonus s’avérant très intéressants. Après 5 tomes, la série ne démérite toujours pas et confirme s’il en était besoin sa place parmi les seinen historiques les plus intéressants !