L'histoire :
L’armée de coalition espagnole vient de reprendre la ville de Grenade aux sarrasins, ce qui marque enfin la fin de la Reconquista, après huit siècles de conflit. A Pise, le cercle des étudiants espagnols fête la nouvelle comme il se doit. Angelo est de la partie, mais bientôt Miguel lui conseille d’aller se coucher car il est encore convalescent. Cesare se demande quant à lui pourquoi la nouvelle réjouit autant les hérétiques et les convertis, et Miguel lui rétorque qu’il est plus question de terre natale que de religion dans cette histoire. Au palais des Borgia, à Rome, le père de Cesare préside un banquet de fête où a été convié le cardinal Sforza, son allié contre le cardinal Della Rovere... Le lendemain, Cesare doit partir pour Florence accompagné du cardinal Raffaele, pour prendre part aux célébrations données par les Médicis en l’honneur de la fin de la Reconquista. En réalité, le véritable enjeu est de consolider l’alliance entre les Médicis et Riario, et ainsi que les Borgia puissent s’assurer du soutien des deux familles. En chemin, Raffaele évoque avec Cesare l’épisode de la conjuration des Pazzi. Raffaele annonce également qu’il a des choses à révéler sur les manigances de Della Rovere, une fois qu’ils seront arrivés chez leur hôte...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers des flash-backs et le récit des répercutions sur les événements actuels, ce huitième opus est principalement dédié à l’épisode de la conjuration des Pazzi dont on avait entendu parler à maintes reprises depuis un moment déjà. Cette fois, c’est en images que l’on redécouvre les tragiques événements en question. Le récit prend le temps de détailler les tenants et les aboutissants de l’affaire, qui plus est en apportant des compléments que l’on n’avait pas jusqu’ici, et on comprend ainsi bien mieux de quoi il retourne. Loin de simples précisions concernant le passé, cela permet de saisir l’étendue des manœuvre politiques et des intrigues actuelles, ainsi que les motivations et alliances qui se nouent et se dénouent en vue du conclave. Les personnages de Raffaele Riario et de Lorenzo de Médicis se retrouvent donc mis en avant et un peu plus développés, tandis que Cesare reste principalement spectateur du récit, tout comme Angelo d’ailleurs. Ce dernier reste à Pise et s’intègre de plus en plus au cercle des étudiants espagnols, à tel point même que ces derniers vont l’emmener avec eux dans une maison de passe pour faire de lui un homme (l’occasion pour l’auteur de caser pour une fois un peu de fan-service sur un ton léger et amusant). Comme toujours, malgré certains passages où il faut bien avoir en tête les noms et les alliances de chacun des personnages évoqués dans les discussions, le récit ne manque pas un instant de se montrer des plus intéressants, et ce même lorsqu’il ne se passe pas grand-chose. Les planches sont comme d’habitude superbes, peut-être même encore plus que d’habitude car il y a cette fois-ci de nombreux passages très décorés lors des flash-backs, qui changent des éternels plans sur les protagonistes en train de discuter (sans compter le passage en maison close, sympathique lui aussi à sa manière). Pas de mauvaise surprise donc : le titre reste tome après tome à classer au panthéon des meilleures séries historiques.
