L'histoire :
Raffaele Riario quitte Florence, laissant Cesare seul chez Lorenzo de Médicis. A peine celui-ci est-il parti que Miguel demande à Cesare s’il peut prendre un peu de temps pour une course privée à faire en ville. Cesare se demande ce que son bras droit peut bien avoir à faire mais il lui octroie une journée entière sans poser plus de questions. En fait, Miguel a promis à Angelo de se rendre chez son grand-père pour lui donner des nouvelles du jeune homme. Une fois chez l’artisan, l’espagnol passe le message et s’apprête à repartir, mais le vieil homme le convie à manger avec lui, et ne change pas d’avis lorsque Miguel lui annonce être juif. Miguel accepte, et comprend en parlant avec son hôte d’où viennent la gentillesse et la franchise d’Angelo... De son côté, Cesare discute avec Lorenzo de Médicis. Il lui avoue avoir été mis au courant de son état de santé par Machiavel, et tous deux discutent alors de l’avenir politique du pays à court terme, tout en gardant à l’esprit ce qu’impliquerait la mort de Lorenzo. Pour ce dernier, le pire serait que Naples accepte une alliance avec le Pape, ce qui déséquilibrerait les forces des différents royaumes actuels d’Italie et provoquerait des guerres intestines. Au même moment, au Vatican, la Curie est réunie pour un consistoire. Le cardinal Della Rovere annonce l’ordre du jour : avec l’accord du Pape, ce dernier a négocié la paix dans l’actuel conflit d’Ascoli, en profitant au passage pour nouer une alliance avec Naples. Si tout le monde s’offusque de la trahison que cela implique de la part de la Curie envers Venise et de celle de Naples avec Milan, la décision est pourtant irrémédiable...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout en faisant une place conséquente aux affaires personnelles d’Angelo, Miguel et Cesare, ce neuvième opus reprend le fil des changements politiques en cours. Après un dialogue entre Cesare et Lorenzo de Médicis qui résume la situation de l’époque et ce qu’il adviendrait de pire pour l’Italie en cas de changement dans les alliances en cours, on découvre que le cardinal Della Rovere a manigancé pour faire basculer la situation politique dans le cas de figure tant redouté, ceci dans le but d’assoir son autorité en vue de l’élection du prochain Pape. Avec des répercussions qui s’étendraient jusqu’en France, c’est un basculement politique historique auquel on assiste. D’un côté comme de l’autre, cet opus se montre encore une fois passionnant, même si on risque parfois d’être un peu perdu lors des explications concernant les alliances politiques, pour peu que l’on ne soit pas tout à fait concentré. Après un tome plutôt centré sur le passé, celui-ci amène donc pas mal de bouleversements, qui plus est de ceux qui nous donnent furieusement envie de découvrir la suite de l’histoire car les choses risquent bien de s’accélérer à partir de maintenant. Graphiquement, c’est comme toujours du très bel ouvrage, qui colle parfaitement bien au récit. Du tout bon donc, sans oublier la douzaine de pages bonus très intéressantes, dédiées cette fois aux influences du climat sur l’histoire, aux différentes hiérarchies (clergé et Empire), à l’organisation de la Curie, aux financements de la papauté, aux différents états et quelques autres calendriers historiques... Pas forcément les meilleurs bonus depuis le début de la série, mais en tout cas c’est toujours appréciable. Que demander de plus ? Et bien la suite, comme d’habitude !