L'histoire :
Sept personnes ont été enfermées dans une salle aux faux airs de tribunal et se sont réveillés avec un masque d’animal sur la tête. A côté d’elles, un cadavre traînait sur le sol. Un compte à rebours se déclencha et, avant le terme des douze heures qu’il indique, tous ceux présents devront élire celui d’entre eux qui mourra peu après. Hiro est l’un de ces prisonniers et a essayé de convaincre les autres que chacun devait voter pour soi-même afin d’annuler les exécutions puisqu’il n’y aurait ainsi pas de majorité possible. Le moment venu, le jeune homme est pris de doutes : et si quelqu’un trahissait sa proposition ? La minuterie terminée, rien ne se passe. Le plan a l’air d’avoir fonctionné mais l’un d’entre eux lui avoue ne pas avoir respecté la consigne de vote. Hiro panique et l’interroge sur le choix qu’il a fait : il semble que ce soit l’homme qui portait le masque de cheval qui en a été victime. Dans la salle principale, un écran s’allume et dévoile les différents votes. Visiblement, d’autres ne semblent pas non plus avoir suivi la consigne initiale. La confiance n’est pas vraiment installée entre les prisonniers et des clans commencent à se former. L’un d’eux élabore alors une stratégie en vue de survivre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a des auteurs qui se spécialisent dans des genres très précis et en deviennent des maîtres. Pour Yoshiki Tonogai, le choix est celui de l’horreur. Attention, pas celle emprunte de fantastique ou de gore mais plutôt celle psychologique que beaucoup ont découverte avec la série de films Saw. Après le très bon Doubt, c’est au tour de Judge de débuter. Le principe est assez proche de l’autre titre : un groupe de personnes est enfermé et les protagonistes doivent s’éliminer un par un. Mais cette fois, la méthode est encore plus vicieuse qu’auparavant puisque, si Doubt jouait sur le suspense, Judge joue sur la trahison et la manipulation. Alors que le premier opus introduisait ce nouvel univers de peur, le second volet met véritablement en place la mécanique meurtrière. Le premier choix est fait et la psychose gagne chacun des prisonniers. Le mangaka est vraiment habile pour faire monter la pression et le côté huis clos permet d’installer une ambiance très particulière. Les dessins sont, en outre, plus affirmés que sur Doubt : même si le style est similaire, le chara-design est mieux maîtrisé tout du long des différents chapitres de l’album. Cette nouvelle série de Tonogai se révèle plus peaufinée encore que la précédente. On pourrait voir en Judge une relecture sadique de la téléréalité, celle où on élimine à chaque émission un des candidats. Et à l’instar de ce phénomène télévisuel, il suffit de se pencher quelque peu sur Judge pour se prendre rapidement au jeu et avoir fortement envie d’en découvrir la suite. Sadique, qu’on vous dit !