L'histoire :
Aujourd’hui est un jour funeste : après d’atroces souffrances, la reine a mis au monde un être difforme. Pourtant, le roi ne rejette pas son enfant pour autant et décide de lui donner son nom, Richard. Malheureusement, la reine ne peut se résoudre à aimer cet enfant au corps disgracieux, comme marqué par le démon. Le temps passe et Richard devient un petit garçon qui se sent seul. S’il vénère son père et souhaite ardemment que celui-ci devienne roi, il regrette que sa mère ne lui donne pas d’amour. Le jour où son père décide de se rendre auprès du roi pour reprendre le titre qui lui est dû, le jeune homme pense pouvoir enfin connaître la lumière et la joie. Hélas, le destin qui l’attend n’a pas prévu cela pour lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Richard III, William Shakespeare nous décrivait l’histoire de manière assez libre pour proposer une réflexion sur la vengeance, la soif de pouvoir mais également la difformité physique. Aya Kanno - qui nous a déjà enchantés avec Otomen, L’empreinte du mal et Corps et âme - s’offre ici le luxe de revisiter la fameuse pièce de théâtre pour nous livrer sa propre interprétation de l’histoire de Richard III, celui qui devint roi en faisant couler beaucoup de sang et dont on garde une image de tyran monstrueux. Certes, les amateurs d’histoires savent déjà à quoi s’attendre (encore que...), mais les autres seront totalement surpris par le récit et les personnages. Richard, difforme et rejeté par sa mère, déborde d’ambition, brûle d’envie de voir son père reprendre le trône et jalouse ses frères, notamment parce qu’il ne peut pas aller sur le champ de bataille. Pour l’instant, on fait connaissance avec les personnages, leurs relations et destins, leurs attentes et la palette ne manque pas de protagonistes manipulateurs, violents et ambitieux : tout cela laisse présager des complots et des intrigues dans tous les sens, et donc un scénario assez dense. En outre, il y a tout de même de l’action, des rebondissements inattendus, des sauts dans le temps, et un changement de taille s’opère en fin de volume. Du coté des dessins, on reconnaît le trait de l’auteur qui se prête bien à l’aristocratie : on plonge dans l’époque décrite, on se croit vraiment dans les châteaux et les personnages débordent de charisme. Avec tout cela, on ne peut qu’être conquis !