L'histoire :
Commercial dans le service Rénovation d'une sous-filiale du groupe Shikabayashi, l'un plus gros contractant généraux du Japon, Kentaro se retrouve au chômage technique quand une pandémie force le gouvernement à décréter l'état d'urgence. Puis, le groupe cherche des candidats à la rupture conventionnelle. Kentaro se porte volontaire car il y a une bonne indemnité de départ. Grâce à cela, il peut enfin concrétiser son projet de « neeting » qu'il prépare depuis une dizaine d'années. Il compte ainsi vivre en autarcie dans un petit appartement jusqu'à la fin de ses jours...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dérivé de l’acronyme NEET (qui signifie « Not in Education, Employment or Training », c’est-à-dire une certaine catégorie de personnes sans emploi ne poursuivant pas d'études et ne suivant pas de formation), le terme « Neeting » qui donne son nom au récit est très clair : on va suivre un personnage reclus chez lui et qui ne cherche pas à s’insérer dans la vie active. Ainsi, Kentaro - un ancien commercial de 45 ans - nous raconte comment il a organisé et planifié sa vie, la composition de ses journées et, hélas, la façon dont l’extérieur va malgré tout perturber son quotidien. Sans jugement de valeur, le récit dépeint la vie de ce personnage qui a particulièrement bien pensé à tout pour être le plus indépendant possible. Inquiétant et intéressant à la fois, son quotidien témoigne également d’une société de consommation dépersonnalisée, d’un monde du travail violent et d’une pression familiale parfois trop forte, mais cela est fait avec une certaine délicatesse pour éviter d’alourdir le propos. Malgré un manque de variété dans les décors dû à la situation du personnage principal, les graphismes sont quant à eux assez immersifs et rendent l’expérience très réaliste. Une idée très bien mise en scène !