L'histoire :
Un des jeunes de la bande de Paperboy mène une vie de solitude et de remords difficile à supporter. Il attend dans l’angoisse que son chef le recontacte pour une nouvelle mission. Même s’il prend plaisir à manger des ramen dans ce restaurant où la serveuse est si jolie et si gentille avec lui, il ne peut oublier son passé. Dans le même temps, à Tokyo, Paperboy frappe à nouveau et dénonce les agissements d’une organisation internationale : les gardiens de la mer. Pour Paperboy, ce ne sont que des imposteurs et des manipulateurs qui jouent avec Internet et les vidéos pour leur propre profit et non pour les baleines qu’ils sont censés défendre. Du coup, il jure de les mettre en faute sur le net et de les humilier. Paperboy a de plus en plus de fans et beaucoup de commentaires soutiennent le vengeur masqué. La police anti-cybercriminalité a fort à faire pour retrouver le véritable responsable de toute cette agitation. Heureusement, la belle lieutenant Yoshino mène l’enquête et est sûre de pouvoir piéger le hacker criminel...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite du polar à la sauce Internet. Le mystérieux bandit du net frappe à nouveau et tente d’humilier désormais un groupuscule corrompu et faussement écologique. Face à ce hors-la-loi d’un nouvel âge, la belle Yoshino doit user de toute son intelligence pour traquer l’homme au masque de journal. Vous l’aurez compris : le policier est ici d’un nouveau genre. A grands coups de références web et de langage moderne, le manga pose une intrigue ultra actuelle : le tueur est un hacker de première qui poste ses annonces dans un cyber café, les fans approuvent à base de « LOL » ou « PTDR » tandis que le monde de l’image sert de manipulation ou de preuves. Même si le côté moderne de la série a un relent racoleur, Tetsuya Tsutsui a l’art de mettre parfaitement en scène ce monde de la technologie avancée. Loin d’être un faire-valoir au récit, les portables, ordinateurs, batteries, cyber-cafés et autres i-phones ont une véritable incidence sur l’histoire. De simples « coms » sur la toile prennent une ampleur dramatique quand ils concernent des actes de violence. C’est bien sûr une façon de questionner tous ces outils et d’en pousser leur utilisation jusqu’à l’extrême. Devenant de grands enjeux de la société, les médias et le net sont des véhicules importants de la morale et de la culture des Japonais (et autres utilisateurs de la technologie). Paperboy est certes fascinant mais provoque une vague de violence et de bêtise hallucinante. Les commentaires incessants, grossiers ou vides d’intérêt, reflètent bien le danger d’une génération geek. Littéralement, le cyber tue et Paperboy en est l’exemple malsain le plus significatif. Il a tout de même le mérite de dénoncer les manipulations et autres corruptions de sociétés importantes. C’est toute l’ambivalence du manga : le média est un outil qui permet l’expression libre et utile mais est aussi vecteur de bêtise et de violence. Le dessin élégant de Tsutsui et les dialogues percutants et parfois philosophiques font de cette œuvre un manga à part. Suivez l’histoire de ce serial cyber criminel pas... net !