L'histoire :
Dans le quartier de Tachikawa à Tokyo, une jeune fille attend patiemment sur un banc. Un homme d’âge mûr s’approche alors d’elle et lui parle. Celle qui a tout l’air d’être une lycéenne lui demande alors de l’accompagner au karaoké. Tous les deux se retrouvent finalement à l’hôtel et, celui-ci s’approchant de la jeune fille, la bouche de l’homme grandit et de gigantesques dents font leur apparition. C’est le moment où apparaît un jeune homme, Itto, qui est en fait le grand frère de celle qui se nomme Mayu : il tient une gigantesque épée et la plante en pleine tête du démon. Celui-ci n’est pas mort pour autant mais aurait préféré l’être puisque le jeune homme annonce alors qu’ils vont manger de la viande « de l’autre côté ». C’est sur le toit d’un immeuble qu’ils préparent donc le démon à la broche. S’ils font ça, c’est tout simplement parce que, cinq années auparavant, leurs parents ont été massacrés à Machida. Les deux enfants ayant assisté à cette scène d’horreur décidèrent de tuer les démons et de les manger ensuite afin d’absorber leur pouvoir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome 3 a longtemps été le dernier de la série Tokkô, mais Tôru Fujisawa a affirmé récemment vouloir reprendre sa série. Bien lui en prenne puisque, sinon, nous aurions été véritablement frustrés à la fin de la lecture de ce tome. En effet, à la conclusion du précédent volet, nous découvrions deux nouveaux personnages, Itto et Mayu, et nous ne pensions pas abandonner pour autant Shindo et Sakura, ce qui est pourtant le cas. Si le scénario avait su depuis le début dévoiler quelques relents humoristiques, cette fois-ci nous avons droit à une surenchère d’effets gores. Ces passages décrédibilisent la violence et la rendent même assez grotesque. Les dessins du mangaka sont toujours aussi bons, les personnages sont fins, réalistes et détaillés. Le seul bémol concerne certains monstres qui ne ressemblent pas à grand-chose, même si on pourrait sentir une légère influence de Tsutomu Nihei (Abara chez Glénat) dans l’aspect décharné des corps. En posant les bases d’une série plus grande, Tôru Fujisawa prenait le risque de gâcher un peu l’originalité de son approche, pourtant la formule marche, même si elle est ici un peu moins percutante (les personnages sont moins attachants), et devrait s’avérer fort prometteuse pour la suite des survivants de Machida. Wait and see…
