L'histoire :
Ellen est retenue prisonnière par le chef d'une tribu Mazimkwa convaincu de détenir la descendante de Sir William, qui a décimé son peuple quelques siècles plus tôt. Condamnée à mort par le chef de la tribu, elle apprend que la vengeance s'élargira aux membres de sa famille, toute la descendance de Sir William étant à éliminer. Mais le père Sewanne, qui donne des cours au cœur des villages de cette contrée perdue, va jouer un rôle crucial dans le sort d'Ellen. En parvenant à convaincre un des grands guérisseurs de la tribu, il va permettre l'initiation de la jeune femme au Nimsi, une sorte de trip initiatique qui révèle des vérités à ceux qui le partagent. Ellen et Sewanne plongent alors dans un monde virtuel ou les mémoires du passé et le présent se confondent. Ils vont voir défiler les éléments clés de sa vie, au cœur d'un voyage onirique qui scellera une partie du destin d'Ellen...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de continuer de croire que Franck Giroud a sous le coude une fin éclatante pour cette saga qui n'en finit pas de se rapprocher de sa conclusion. Cette nouvelle étape de l'expérience africaine d'Ellen va progressivement nous reconnecter avec la condamnation de Jane, pour un meurtre commis en réalité par Ellen (des faits relatés dans le premier album de la série). On commence donc à reboucler vers l'intrigue initiale. Mais bon sang que cette digression africaine était longue ! Quel effort il faut au lecteur pour voir dans ce 13ème album plus qu'un nouveau remplissage obligé ! On se demande à quoi aura servi cette branche consacrée au passé esclavagiste de Sir William, si par malheur (sic) il n'avait que peu d'incidence sur le sort de l'héroine. On devine qu'il y aura un lien, et on surveille dans l'autre branche de la série les indices qui pouraient nous y conduire. On laissera donc un petit bénéfice du doute à Frank Giroud, grand sorcier de cette saga. On plonge donc dans cet album plutôt bien mené par Pierre Makyo, qui retrouve les atmosphères de rêve et de quasi folie qu'il affectionne, et par Ruben Pellejero, qui l'illustre de très belles couleurs, sur un trait simple mais efficace. Cela dit, l'album se lit en moins d'un quart d'heure et enchaine de très nombreuses et très opportunistes séquences muettes (le rêve dure 24 pages, quand même). Nous attendons avec impatience (et une pointe d'agacement) le tome 14 de conclusion de cette série au concept original. On peut toutefois d'ores et déjà affirmer que Destins est loin du brio de Quintett, précédente œuvre à angles multiples du très productif Giroud. Et on constate que les autocollants vantant « une des séries les plus abouties de Frank Giroud » ont disparu des couvertures des récents tomes 12 et 13. Un signe du destin ?