L'histoire :
La maison close de Mahé tourne bien depuis que Jolanne en a pris les rênes en lieu et place de Madame Rose. Cependant, d’autres affaires occupent son esprit. Alors que Gabriel, le brigand de grands chemins qui lui avait appris l’art du combat à l’épée, est prisonnier au fort, elle apprend de la bouche de l’Amiral Bertrand de la Bourdonnais une heureuse nouvelle. Il doit partir pour reprendre Madras aux Anglais avec, face à lui, une armée menée par Craig Walker. Cet homme, qui aurait pu l’innocenter et dont elle était éprise, n’est pas mort comme elle le croyait. De retour à sa demeure, Jolanne a une entrevue avec l’inspecteur Laroche. Pour ne pas dévoiler sa véritable identité aux autorités, il exige de recevoir 1000 livres chaque semaine. Une autre mauvaise nouvelle vient aux oreilles de Jolanne : une de « ses filles » est atteinte de la vérole. Cette rumeur a un effet immédiat sur la fréquentation de son établissement, désespérément vide. Jolanne doit trouver rapidement une solution, sinon elle sera obligée de mettre la clef sous la porte et se trouver à la merci des révélations de Laroche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rani avait un peu tendance à s’essouffler dans le précédent album… Force est de constater que ce nouvel épisode redonne un sérieux coup de fouet à la saga. Ici, on retrouve les ingrédients des deux premiers tomes : complots, vengeance, rebondissements. Les soucis s’abattent en cascade sur la tête de Jolanne, ce qui accorde un surplus de sympathie pour la jeune héroïne. Le scénariste Alcante, épaulé par Van Hamme (ou l’inverse), nous livre une narration plus nerveuse, digne des grands romans d’aventure. Le personnage de Rani prend de plus en plus d’épaisseur (qu’il est loin le temps où elle était délicieusement naïve). C’est une femme moderne qui prend son destin en main, à une époque où la soumission à l’autorité masculine est plus coutumière. Le dessin de Francis Vallès complète quant à lui le tableau avec brio. Son trait gagne en dynamisme (la séquence finale de l’évasion est menée tambour battant) et reste un modèle du genre quand il s’agit de croquer les visages d’une galerie de personnages (ici très dense) ou d’exécuter des décors. Le 5ème tome s’annonce palpitant !