L'histoire :
Ce que Mae et Milliken, deux jeunes filles orphelines de mère, connaissent du monde autour d’elles est un paysage polaire et hostile. Comme les générations précédentes, elles vivent circonscrites dans qui est appelé « La Tranchée », travée construite par les Engels, sorte de dieux extraterrestres et qu’on ne peut explorer au-delà d’une certaine limite. Mais un jour que notre famille retourne dans leur village, elle y découvre un massacre perpétré par un robot tueur : le Snowman. Lancés à leurs trousses, les filles et leurs pères s’aventurent au-delà des limites de la tranchée et découvrent un monde nouveau remettant en cause toutes leurs croyances et certitudes que ce soit au sujet du monde qui les entoure ou de leur propre histoire familiale.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jeff Lemire est un des auteurs indé les plus prolifique du moment, couronné du succès de ses séries Sweet tooth, Black Hammer ou encore la formidable série Descender. Il revient avec ce one shot Snow Angel et propose un récit de survie familiale dans un monde post apocalyptique qui, et c’est là l’originalité, est un monde polaire. Malheureusement ce sera la seule chose originale de ce récit… En effet, Lemire n’est pas très inspiré dans Snow Angel tant l’histoire est cousue de fil blanc et déçoit dans toutes les résolutions aux questions posées au début du récit. Le récit souffre du syndrome high concept qui propose un récit ultra balisé en changeant un élément afin de le rendre soit disant inédit. Mais si l’on enlève le concept d’un monde polaire et le point de vue des deux enfants, il ne reste qu’une énième histoire de monde matrixé, de fausse croyance et d’élu qui donne à voir la vérité au monde. Sous ses airs métaphysiques alambiqués, Lemire nous perd dans le récit, peu aidé par les dessins de Jock souvent illisibles, plats, ne sachant que faire de cette contrainte neigeuse. Dans le genre post-apo, on préfèrera le récent Once Upon a time at the end of the world de Jason Aaron pour ses personnages attachants ou l’indémodable Snowpiercer pour son monde polaire glaçant. Une grosse déception tant on sait ce que Lemire peut produire, mais force est de constater qu’ici, notre ami Jeff s’est reposé sur ses lauriers.