L'histoire :
Voilà 30 ans que les USA ont pratiqué un black-out total, sans que personne ne puisse l'anticiper et encore moins l'expliquer. Du jour au lendemain, toutes les frontières ont été fermées et aucune communication n'a plus pu être établie. Une équipe d'émissaire internationaux vient d'y être envoyée et aussitôt que leur hélicoptère a franchi le mur IEM qui protège l'espace aérien US, il a été abattu... Les explorateurs survivent au crash et découvrent alors que le pays est divisé en treize zones. Eux se situent dans la seconde d'entre-elles, baptisée «Unité». C'est une société futuriste, qui prône le progrès scientifique et la technologie pour garantir le futur de ses habitants mais en réalité, toute forme d'opposition au pouvoir semble y être purement et simplement anéantie... La seule vérité qui s'impose à ces visiteurs est qu'ils ne sont nulle part en sécurité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Undiscovered Country est un récit à quatre mains, né du désir de Scott Snyder et Charles Soule de collaborer, après qu'ils soient devenus amis. Si le pitch est emballant car il extrapole jusqu'au bout la culture politique d'un isolationnisme US ancré dans l'histoire du pays, le premier tome nous avait laissé avec quelques doutes, du fait de quelques facilités scénaristiques (trouvez-nous un équipage ayant survécu à un crash d'hélico et on en reparle). D'autre part, planter un décor et une chose, mais bâtir une saga qui tienne la route en est une autre. On ne vous cachera pas non plus que quelques réalisations des deux scénaristes nous restent en travers la gorge, comme les multiples fin bâclées des Batman de Snyder ou la débâcle de La mort de Wolverine par Soule alors c'est vrai, on attend au tournant cette création qui, pour le coup, leur appartient entièrement. L'enjeu de ce second tome est donc clair : il va falloir que le lecteur puisse un peu mieux comprendre ce qui se passe dans ces USA totalement cloisonnés que le groupe de personnages qui a réussi à s'y introduire. Alors si quelques clés de compréhension se trouvent dans ce second volume, la narration s'avère assez catastrophique, la faute à des dialogues par trop abondants, pire, trop souvent redondants et qui finissent ainsi par casser complètement le rythme de lecture. Aussi, on a le sentiment assez désagréable d'avoir affaire à un développement artificiel : ça semble complexe, mais en réalité l'intrigue se révèle être trop simple, à l'image de cette confrontation un peu ridicule entre deux «chefs de régions»... Dommage, car il y a aussi de vrais morceaux de SF, mais ils sont noyés par l'aspect rébarbatif de plusieurs scènes... Côté visuel, c'est un peu le même constat, mi-figue, mi-raisin : Guiseppe Camucoli délivre trop souvent à notre goût des cases au fond vide, quand les portraits des personnages s'avèrent parfois peu gracieux et ce ne sont pas les couleurs criardes de Matt Wilson qui arrangent le tableau. Voilà, à environ mi-parcours, on se dit qu'Undiscover est loin d'être la découverte de l'année...